Le Nauti Campus Occitanie a mené une enquête auprès des entreprises régionales qui mettent en œuvre les matériaux souples en nautisme. La mise œuvre des matériaux souples en nautisme recouvre deux activités distinctes : la sellerie nautique et la voilerie.

La sellerie nautique c’est la fabrication sur mesure de protections solaires (taud, bimini, capote, lazy bag) et la sellerie garnissage (assises, bains de soleil).

Les schémas ci-dessus sont tirés du site de Axe Sail.

La sellerie nautique et la voilerie reposent sur des compétences spécifiques et des réalisations sur mesure en fonction des besoins du client et des caractéristiques de son bateau.

La voilerie c’est la conception, la fabrication et l’entretien des voiles et de leurs composants.

Pour gommer la saisonnalité, 72% de ces entreprises pratiquent les deux activités. La sellerie nautique et la voilerie connaissent une forte croissance depuis quelques années en Occitanie. Près de 40% des chefs d’entreprise déclarent être en phase de recrutement mais rencontrent des difficultés à recruter un personnel qualifié ce qui a des conséquences négatives sur le développement. Seules 16% de ces entreprises comportent plus de 5 employés, il est donc difficile d’assurer une formation en interne sans entraver lourdement la productivité.

Aujourd’hui en Occitanie il n’existe que deux formations qui répondent partiellement aux attentes des selleries: le CAP Sellerie Générale et le Bac Pro Sellerie Garnissage. L’ouverture d’une formation spécifique est donc indispensable pour soutenir cette activité économique.

Quelles sont les compétences recherchées par les entreprises locales?

Nous l’avons dit, les compétences recherchées portent sur la sellerie nautique d’une part et sur la voilerie d’autre part.

Voici 2 courtes vidéos tournées dans des entreprises d’Occitanie qui présentent en détail les compétences recherchées.

Sur la base des demandes formulées par les professionnels et après avoir échangé avec d’autres formations sur le même thème sur la façade atlantique, le campus du nautisme a élaboré une programme d’une année de formation.

Ce programme comporte 6 modules complémentaires pour faciliter l’insertion professionnelle et sécuriser le parcours en préparant aux évolutions de demain. Sur la base de ce programme, plusieurs entreprises partenaires se sont engagées à recruter les stagiaires en sortie de formation après les avoir accueilli en stage.

Quel programme pour la Formation Complémentaire d’Initiative Locale en voilerie et sellerie nautique?

Module 1 (50h): Culture Marine

Identifier les éléments du navire, connaître le vocabulaire spécifique, maîtriser les fondamentaux de la navigation à la voile. Répertorier et identifier les technologies en sellerie et voilerie.

La pratique de la navigation est aussi au programme.

Module 2 (60h): Voilerie conception manuelle et CAO

Elaborer un cahier des charges, définir et répartir les volumes du plan de voilure, dimensionner les renforts, déterminer les types de finition et l’accastillage. Etablir et exploiter un relevé de côtes manuellement et à l’aide d’un logiciel.

le logiciel support de cette formation est SailPack

Module 3 (180h): Voilerie fabrication, maintenance et réparation

Utiliser les outils de coupe, identifier et mettre en œuvre les matériaux, effectuer les réparations et les réglages.

Identifier et mettre en œuvre l’accastillage: œillets, clam cleat de nerf de chute, coulisseaux ou autres.

Module 4 (180h): Sellerie nautique fabrication, réparation et maintenance

Etablir un cahier des charges, identifier, répertorier et exploiter les informations utiles à la conception. effectuer des choix techniques et esthétiques.

Réaliser les réparations, le montage et les finitions. Procéder au contrôle qualité du produit.

Module 5 (50h): Matelotage

Identifier les types de cordages et leur fonction.

Réaliser des nœuds ou des épissures adaptées à l’usage, estimer une charge mécanique et dimensionner un cordage.

Module 6 (20h): Gestion et entreprise

Connaître le fonctionnement d’une entreprise de voilerie/sellerie, les statuts juridiques, les bases de gestion et comptabilité.

Elaborer une démarche de communication

C’est donc une formation très complète qui se déroule de mi Septembre à fin Mai avec un équilibre entre des périodes de formation en entreprise et des périodes au lycée Rosa Luxemburg de Canet en Roussillon.

Quelle organisation pour cette formation?

La formation en centre se déroule sur le plateau technique du lycée des métiers du nautisme de Canet avec les enseignants du lycée. Cette partie comporte 19 semaines de formation en centre de formation.

Parallèlement la FCIL de voilerie et sellerie nautique comporte 12 semaines de formation en entreprise. C’est dont 3 mois de formation sur le terrain en partenariat avec les entreprises recruteuses.

La formation est ouverte à un public scolaire: les jeunes titulaires d’un bac de sellerie ou de confection qui savent coudre mais ont besoin de compléments spécifiquement nautiques.

Mais aussi aux adultes via le dispositif Innov’emploi porté par la Région Occitanie. Ces demandeurs d’emploi en reconversion peuvent être des pratiquants de la voile ayant besoin de se former en sellerie-voilerie ou des stagiaires ayant eux aussi besoin de compléments spécifiques nautiques.

Le suivi administratif des stagiaires de la formation continue étant assuré par le GRETA-CFA 66.

Les logos des principales entreprises partenaires de cette action:

Que faire des bateaux de plaisance en fin de vie?

Une écrasante majorité des bateaux de plaisance construits depuis les années soixante sont en matériaux composites. La durée de vie d’un bateau n’excède que rarement 50 à 60 ans, pour des raison tant techniques qu’esthétiques. La plaisance ne représente que 4% des composites en circulation mais la question des ces ces bateaux hors d’usage se pose ainsi que celle de leur recyclage.

Les partie métalliques, les équipements ou le bois trouve assez facilement une seconde vie, pour les coques et les matériaux composites c’est une autre histoire.

Vers qui se tourner pour faire déconstruire son bateau?

La Fédération des Industries Nautiques a créé un éco-organisme chargé d’apporter des solutions concrètes: l’Association pour une Plaisance Eco Responsable (APER). En Occitanie il existe 2 entreprises agrées à déconstruire les bateaux de plaisance: EPUR et Thubert Environnement.

Les propriétaires de bateaux en fin de vie sont accompagnés dans leurs démarches par l’APER.

La déconstruction et les démarches administratives sont gratuites.

Par contre le transport jusqu’au lieu de traitement reste à la charge du propriétaire. Cela peut être un frein à une bonne pratique, notamment pour les grands bateaux.

Les entreprises agrées déconstruisent, trient et valorisent un maximum des déchets issus de ces bateaux de plaisance hors d’usage (BPHU).

Comment recycler les matériaux composites?

Il existe plusieurs solutions pour valoriser les déchets composites: le recyclage mécanique, thermique ou chimique ou encore la valorisation énergétique.

Le recyclage mécanique par broyeur est le plus économique. Les broyats sont valorisés comme charge de thermoplastiques dans le bâtiment, l’automobile ou le géni civil

Le recyclage thermique par pyrolyse qui a pour but de séparer les renforts (fibres) de la matrice (résines). Les fibres, à l’exception du carbone, perdrons 50% de leur résistance mécanique

Le recyclage chimique par solvolyse qui a pour but de décomposer la matrice afin de réemployer les renforts.

Là aussi près de 65% de perte de résistance à la traction après traitement

La valorisation énergétique comme combustible en cimenterie ou centre d’incinération des ordures ménagères.

Les rejets atmosphériques des produits de la combustion sont alors contraignants

l’ADEME vient de publier un guide du recyclage et de l’écoconception des composites.

Ce guide comporte en page 12 un tableau comparatif des différentes techniques de recyclage possibles pour les matériaux composites

Une autre piste pour les bateaux en fin de vie c’est le réemploi plutôt que la déconstruction.

Comment réemployer les bateaux hors d’usage?

La mode des hébergements insolites est une source d’inspiration pour certaines entreprises qui voient là une manière vertueuse de faire des économies dans la fabrication et d’offrir une seconde vie à ces bateaux. C’est le cas de la société Bathô: un chantier naval insolite.

C’est aussi l’occasion d’utiliser des matériaux plus respectueux de l’environnement lors de la conception et la réalisation des ces habitats insolites que ceux qui avaient été employés lors de la construction des bateaux dans les années soixante-dix.

Les bateaux de plaisance moderne sont eux aussi éco-conçus, leur conception et leur fabrication tient compte de leur future déconstruction et cherche à minimiser l’impact environnemental de la construction comme de l’utilisation du navire.

Quel est l’avantage d’une éco-conception des bateaux de plaisance?

Les bureaux d’étude des constructeurs de bateaux de plaisance prennent de plus en plus en compte la dimension environnementale de la navigation de plaisance. C’est une activité de pleine nature qui doit respecter l’environnement pour se perpétuer et se développer. De très nombreuses pistes sont exploitées: trie et recyclage des déchets de la construction, maitrise du devis de masse du bateau, emploi de matériaux éco-responsables, développement des motorisations décarbonées, meilleur gestion de l’énergie à bord,…

Construire des bateaux plus légers c’est dépenser moins d’énergie pour les faire avancer et donc limiter les rejets. C’est un axe fort dans la conception des catamarans de plaisance qui sont construits en Occitanie.

Que ce soit les chantiers Catana, Windelo ou Outremer; tous essaient d’allier confort, légèreté et performance. Mais les avancées ne concernent pas que la masse de ces bateaux, le matériaux employés ont eux aussi beaucoup évolués pour faciliter le recyclage.

Quels sont les choix éco-responsables fait en nautisme?

Initier une démarche vertueuse impose une analyse de la totalité du cycle de vie du bateau sur la base de critères quantitatifs. Il faut faire un inventaire des flux entrants (énergies, matières premières…) et sortants (déchets, CO2, durabilité des matériaux…) de la construction à la déconstruction. C’est donc une analyse complexe qui va induire des compromis.

Il existe plusieurs solutions pour élaborer un matériau composite: les renforts en fibres de verre et de carbone ou en fibres végétales; les matrices biosourcées l’ABS, les résines polyester ou époxy.
Les impacts utilisés sont des indicateurs comme le réchauffement climatique, l’acidification, et la formation d’ozone
photochimique. Mais aussi l’utilisation des ressources fossiles, et des ressources naturelles (eau, sols) pour la construction, le transport et l’utilisation du bateau.

Comment se tourner vers des matériaux plus vertueux?

Nous l’avons vu, certaines fibres vont perdre beaucoup de leur qualités mécanique à l’issu du recyclage. C’est pourquoi les chantiers vont privilégier les renforts en basalte à l’image du chantier Windelo. Ce type de fibre présente aussi l’avantage de ne pas être produit à partir de pétrole, contrairement à la fibre de carbone.

Le recyclage par pyrolyse des renforts en basalte sera possible en fin de vie du bateau.

La mise en œuvre renforts non pétrosourcées comme la fibre de lin est une voie choisie par le chantier Outremer et Roland Jourdain pour un bateau expérimental dont 50% des renforts sont en lin.

Les catamarans doivent être légers pour exploiter le moindre souffle d’air et c’est l’une des raison qui pousse à utiliser des matériaux composites sandwichs avec un âme en mousse légère entre deux couche de fibre.

A la place des traditionnelles mousses en PVC, le chantier Windelo utilise une mousse en PET à base de bouteilles d’eau recyclées. Utiliser un matériau recyclé dans les flux entrants permet de minorer l’impact environnemental de la construction.

Comment limiter l’impact de l’utilisation du bateau sur le milieu naturel?

Nous l’avons vu, il faut concevoir des bateaux légers pour favoriser la navigation décarbonée à la voile ou à l’électrique. Mais il faut aussi limiter les rejets organiques ou chimiques dans le milieu naturel.

C’est la raison d’être de cette innovation du chantier Catana: une mini centrale de traitement des eaux usées du bord.

Un ensemble de bioréacteur et de filtres permet de traiter les eaux avant rejet en mer. Moins de produits chimiques et de déchets organiques sont rejetés dans le milieu naturel.

Le recours à l’hydrogénération, à la motorisation électrique ou le développement des panneaux solaires sont autant de démarches vertueuses sur le plan environnemental.

Les chantiers constructeurs de bateaux de plaisance proposent de plus en plus de solutions éco-responsables à leurs clients. C’est le cas par exemple du chantier fluvial Nicol’s qui propose des bateaux à propulsion électrique.

Matériaux, gestion énergétique, maîtrise des rejets, motorisation…

La filière nautique, même si elle ne représente que 4% des composites à recycler en France, loin derrière l’automobile ou le bâtiment, agit pour l’environnement. C’est une volonté des clients mais aussi une logique incontournable pour cette économie de plaine nature. Pour préserver le plaisir de naviguer sur mer et sur les voies intérieures il faut protéger l’environnement.

Du lundi 27 juin 2022 au vendredi 1 juillet, le Nauti Campus accueille à Canet en Roussillon, au lycée des métiers du nautisme, une quarantaine d’enseignants de maintenance nautique venu des académies de métropole et d’outremer.

Les professionnels partenaires de cette action sont Volvo Penta avec DISMAR , Yamaha Marine, Victron Energy, Atelier Gréement et le Groupe Catana. Avec les professionnels du nautisme, ces enseignants ont été formés sur les innovations en matière de motorisation, de gestion énergétique, de gréement ou d’équipements embarqués. L’objectif principal étant que chaque enseignant puisse faire bénéficier ses élèves de contenus et de supports pédagogiques en phase avec les dernière innovations de la filière nautique.

Ce sont les formateurs des marques qui ont accompagnés la montée en compétences des enseignants dans le cadre d’un stage national inscrit au programme national du CEFPEP: le centre d’étude et de formation en partenariat avec les entreprise et les professions.

Une action en partenariat avec la Région Occitanie, Le département des Pyrénées Orientales, la municipalité de Canet en Roussillon et la Fédération des Industries Nautiques.

Dès le lundi matin, les arrivées se sont succédées des quatre coins du monde: Martinique, Tahiti, Guadeloupe; mais aussi de métropole: Granville, Marseille, Conflent Sainte Honorine, Antibes, Nîmes, La rochelle, Concarneau, Sète…

L’inauguration

Ce temps fort pour la maintenance nautique a été inauguré conjointement par Françoise LEGROS, Directrice du Campus et Stéphane LODA, Maire de Canet en Roussillon. Tous deux ont chaleureusement accueilli l’ensemble des 38 participants avant de rappeler les enjeux locaux et nationaux de la filière nautique notamment à travers le rôle central de la formation dans le soutien au développement économique de la filière.

Le nautisme se porte bien et l’expertise nautique régionale est largement reconnue si l’on considère que la filière exporte près de 80% de sa production. L’un des objectifs de cette université d’été est de faciliter la montée en compétence de nos apprenants à travers celle des enseignants. Mieux former pour mieux produire.

Mieux former implique un partenariat avec les entreprises pour écouter leurs besoins et bénéficier de leur soutien sur les nouvelles technologies et l’élaboration de supports pédagogiques modernes. Pour cela nous avons abordé plusieurs thématiques: les motorisations, la gestion de l’énergie et la culture nautique au sens large.

Les motorisations

Les motorisations et les transmissions ont été abordées tant en hors-bord avec Yamaha qu’en in-bord avec Volvo Penta. Les méthodes de diagnostique, l’utilisation pédagogique des documents ressource, les nouveautés technologiques; autant de sujets qui ont mobilisés l’ensemble des groupes. De nombreuses innovations ont été abordées: les dernières transmissions IPS de Volvo , la gamme XTO de Yamaha…

Les bateaux de plaisance modernes sont de plus en plus gourmands en énergie pour offrir toujours plus de confort, comment allier ces besoins énergétiques avec les impératifs écologiques? Les progrès sur les motorisations sont un axe d’action mais la gestion raisonnée de l’énergie du bord est aussi sujet majeur.

La gestion de l’énergie à bord

Autour d’une installation typique d’éléments permettant la gestion de l’énergie électrique du bord, les enseignants ont pu tester les innovations et avoir accès aux documentations pour réaliser les cours à destination des apprenants. David FORET, le directeur des ventes de la société Victron Energy a longuement échangé avec chacun d’entre eux et répondu aux nombreuses questions.

Le stockage et la charge, les différentes technologies de batteries, la régulation de la production des panneaux solaires, le pilotage bluetooth de l’installation: de nombreuses innovations ont vu le jour dans la filière nautique ces dernières années.

Pour mieux suivre les innovations techniques et écologiques de la filière il faut une solide culture nautique: la construction, l’équipement, le gréement, le matelotage…

La culture nautique

La troisième thématique abordée à l’occasion de cette université d’été a donc porté sur la culture nautique. Pour cela d’autres partenaires du Nauti Campus Occitanie ont été sollicités: le constructeur CATANA, le Gréeur Atelier Gréement et l’atelier de restauration des barques sur le site de Paulilles.

Lors de la visite du cahntier CATANA, les enseignants ont eu la chance d’assister au démoulage d’un pont de Bali 5.4 et d’observer l’implantation d’un module d’aménagement dans une coque pour ne citer que le plus spectaculaire.

Une visite qui a enthousiasmé les troupes et qui s’est achevée par la visite d’un bateau à flot.

C’est ensuite Philippe BERARDO d’Atelier Gréement qui a accueilli ces enseignants venus de (très) loin pour découvrir l’écosystème nautique local. Philippe nous a présenter son entreprise, son parcours de formation et son champ d’activités sur ses deux sites de Canet et de Sète.

Nous avons échangé et manipulé les différents types de cordage, les gréements et les mâts du bois au carbone. En effet, le nautisme c’est à la fois des bateaux traditionnels et patrimoniaux mais aussi des « bêtes de course » en fibres exotiques! Intervenir sur le gréement c’est aussi savoir s’adapter à chaque propriétaire et proposer une solution adaptée qui met en œuvre les dernières innovation dans le matelotage par exemple.

Nous avons ensuite pris la direction du site départemental de Paulilles pour visiter l’atelier de restauration des barques encadré par Samuel VILLEVIEILLE.

Samuel nous a présenté le patrimoine maritime local mais aussi les innovations en cours sur ce type de bateau à l’image des remototisations électriques qui sont expérimentées. L’atelier des barques est un chantier de réinsertion mais engage aussi des jeunes en contrat d’apprentissage sur un brevet professionnel de charpente marine par exemple.

Ces journées bien chargées n’empêchent pas des moments de convivialité en s’appuyant toujours sur des ressources locales…

Les moments de convivialité et d’échange

Dès la journée d’accueille nous avons visité l’aquarium ONIRIA de Canet. Un dépaysement pour chacun et l’occasion d’échanges instructifs entre des polynésiens et des marseillais…

Des échanges sur d’autres sujets lors de la dégustation des vins du domaine des Hospices. Un domaine viticole familial typique des Pyrénées Orientales que chacun a largement apprécié.

Nous avons mêlé le travail et la convivialité avec l’apéritif dinatoire proposé par la Fédération de Industries Nautiques. Un temps d’échange sur l’évolution de l’offre de formation, sur la promotion des métiers et le rôle joué par chacun: professionnels, campus, enseignants, collectivités…

Nous avons ensuite poursuivi les discussions de façon informelles autour de questions comme: Comment mieux former? Comment répondre aux besoins des territoires?

L’ensemble du groupe a aussi embarqué sur le catamaran NAVIVOILE pour une navigation de fin de journée avec une bonne brise qui nous ont fait glisser au large de Canet pour observer le couché du soleil.

L’ensemble des enseignants et des professionnels ayant pris part à cette université 2022 de la maintenance ont été enthousiastes et le Nauti Campus Occitanie les en remercie vivement. La filière maintenance nautique regroupe un tout petit nombre d’enseignants parfois très éloignés les uns des autres et l’université est une occasion unique de fédérer les équipes et d’échanger les bonnes pratiques dans une ambiance décontractée.

Le Nauti Campus Occitanie actif pour mieux former et relever les nombreux défis technologiques, économiques et écologiques de la filière!

Le Nauti Campus Occitanie, dans le cadre du label Campus des Métiers et des Qualifications, a pour mission d’accompagner la filière économique du nautisme par la formation, la promotion des métiers et l’innovation.

Le réseau régional que forme le campus est constitué d’établissements secondaires et supérieurs, de CFA, d’entreprises et d’organisations professionnelles, d’acteurs institutionnels régionaux et nationaux au service de l’insertion professionnelle des apprenants et du développement économique de la plaisance.

Le dernier Comité Régional D’orientations Stratégiques (CROS), présidé par le Rectorat de Région Académique et par la Région Occitanie, a désigné 3 axes prioritaires pour les campus des métiers:

  1. Valoriser la filière et informer sur les métiers
  2. Faire évoluer l’offre de formation en fonction des besoins du territoire
  3. Faciliter l’insertion professionnelle et l’employabilité

Le premier axe d’action du campus porte sur la visibilité de le filière et de ses opportunités dans les territoires.

Valoriser la filière et informer sur les métiers du nautisme

Le Nauti Campus agit pour la visibilité des métiers de la plaisance maritime comme fluviale. En effet, dans notre région la nautisme est une filière économique active sur les 210 km de côte méditerranéenne mais aussi le long des 240 km de voie navigables parfois classés au patrimoine mondial de l’UNESCO comme le canal du midi. Le nautisme c’est 11000 emplois en Occitanie (chiffre Pole Emploi 2021).

Nautisme fluvial sur le canal du midi

Nautisme maritime sur la méditerranée

Le campus, pour remplir cette mission, s’adresse au publics scolaires comme aux adultes demandeurs d’emploi. En partenariat avec les acteurs territoriaux: établissements scolaires, Maisons de l’Orientation ou de la Région, entrepreneurs, Agences Pole Emploi,…

7 interventions en collège pour accompagner l’orientation. (collège Olibo St Cyprien)

Les 10 premiers candidats au Brevet d’Initiation à la Mer en Occitanie. (visite vedette SNSM)

Une centaine de demandeurs d’emploi mobilisés dans les Maisons de la Région et de l’Orientation. (MDR Narbonne)

Le campus est allé à la rencontre des collégiens de 3° et 4° pour présenter les métiers et les formations du nautisme dans les 4 départements littoraux. Des présentations dans les établissements ainsi que sur les salons régionaux de l’orientation.

Le Brevet d’Initiation à la Mer (BIMer) a été lancé en septembre 2021 ainsi que la formation des formateurs avec la DAFPEN. Ce brevet d’acculturation nautique renforce la visibilité de la filière auprès des jeunes.

Les adultes sont sensibilisés lors de conférences-débat avec présentation des métiers et des offres par un professionnel, présentation du catalogue régional de formation et présence des organismes de formation de la filière (CFA). Mais aussi lors des salons TAF dédiés aux demandeurs d’emploi avec des démonstrations métier.

Candidats au BIMer de Canet en Roussillon

Conférence à Escale à Sète

Formation des formateurs au BIMer: le CAEIMer.

Le second axe prioritaire défini en CROS est celui de faire évoluer l’offre de formation en accord avec les besoins du territoire.

Faire évoluer l’offre de formation

Le Nauti Campus est à l’écoute des professionnels de la filière pour émettre des propositions d’évolution de l’offre de formation dans son positionnement géographique comme dans ses contenus. Cette étude pragmatique des besoins est menée à l’échelle de la façade méditerranéenne puisque le campus assure la vice présidence de la commission emploi-formation de façade (Occitanie-PACA-Corse) crée à la demande du préfet maritime.

Le campus a écrit avec les professionnels des contenus de formation inédits et créé des formations innovantes sur les plateaux techniques du réseau d’établissements.

Formation des agent de maintenance de Le Boat en composites

Seconde session du DU de Gestion des ports de plaisance (Bac+3)

Formation Complémentaire d’Initiative Locale en sellerie nautique et voilerie

La proximité du campus avec les professionnels et les branches (Fédération des industries Nautiques FIN et Fédération de la Plasturgie et des Composites POLYVIA ), permet d’analyser finement les besoins en formation des territoires.

Formation continue des enseignants de maintenance nautique à l’université d’été de la maintenance (27/06-01/07/2022)

42 entreprises de la baie d’Aigues Mortes interrogées sur leurs attentes vis à vis de la création du Lab Nautic à Port Camargue.

Table ronde avec les branches pour définir la meilleur stratégie de formation pour soutenir la construction de catamarans en Occitanie

Le troisième axe prioritaire résume le rôle du campus pour la filière: faciliter l’insertion et l’employabilité.

Faciliter l’insertion et l’employabilité dans la filière nautique

En plus de mettre en lumière les métiers du nautisme auprès des différents publics il faut proposer le meilleur accompagnement possible dans le parcours de formation afin que chacun acquière les bonnes compétences. Mais aussi aiguiller chacun vers le bon organisme de formation ou la bonne formation. C’est pourquoi le campus est présent sur les salons de l’orientation du collège à l’enseignement supérieur mais aussi sur les salons destinés aux adultes: TAF ou salon de l’emploi dans le cadre de la semaine de l’emploi maritime par exemple.

Les professionnels viennent dans les établissements rencontrer les apprenants et présenter les innovations techniques, les offres d’emploi et les conditions de travail dans la filière nautique

Salon de l’enseignement supérieur de Montpellier

Un technicien Yamaha Marine échange avec des jeunes en bac pro sur les procédures de diagnostique

Un élève de terminale présente la méthode diagnostique à des collégiens

Le campus contribue au développement de l’apprentissage en mettant en relation des jeunes qui cherchent ce type de formation et des entreprises qui proposent des contrats. L’ensemble des établissements membres du campus pratiquent la mixité des publics (scolaires et apprentis) sur la terminale bac pro.

Faciliter l’insertion professionnelle c’est aussi favoriser la mobilité internationale des apprenants. Le Nauti Campus a été labellisé consortium de mobilité Erasmus+ pour coordonner les mobilités des apprenants de l’ensemble des établissements membres. Un plan Erasmus pluriannuel a été établi en groupe de travail.

Une semaine de mobilité douce (à la voile) a été réalisée en février 2022 en Espagne avec 8 enseignants de 2 établissements du campus.

Rencontre des organismes de formation de la Costa Brava pour échanger sur les pratiques

Mobilité à la voile emblématique de la filière et éco-responsable

Visites d’entreprises pour identifier et valider les lieux d’accueil des apprenants

Les missions du Nauti Campus sont donc très variées et se déclinent en actions planifiées par le Conseil d’Orientation Stratégique (COS) deux fois par an.

Toute la valeur ajoutée du campus repose sur cette agilité et ce pragmatisme au service des apprenants et de la filière nautique.

La présence et l’engagement de l’ensemble des membres et des partenaires du Nauti Campus Occitanie permet d’apporter des réponses concrètes aux besoins de la filière nautique en terme de visibilité, de compétences et de recrutement.

La promotion des métiers du nautisme est un axe fort des actions du campus des métiers et des qualifications. La filière nautique est un secteur économique dynamique qui propose des emplois attrayants non délocalisables. De nombreuses formations, en direction de tous les publics du CAP au Master, sont proposées au sein du campus pour acquérir les compétences recherchées.

Le Nauti Campus mène régulièrement, avec ses partenaires institutionnels et privés, des actions de valorisation des métiers et des formations avec des scolaires comme avec des demandeurs d’emploi.

Découverte du nautisme avec les scolaires

Le campus est un réseau régional d’organismes de formation qui accueillent régulièrement les collégiens sur leurs plateaux techniques. Parallèlement les professionnels viennent dans les lycées pour échanger directement avec les jeunes en formation.

Les collégiens du collège Olibo de Saint Cyprien en visite dans le laboratoire dédié aux composites du lycée Rosa Luxemburg de Canet.

Le chantier Outremer à la Grande Motte qui vient à la rencontre des lycéens de maintenance nautique du lycée Mermoz de Béziers.

Comment aider les collégiens à choisir une formation porteuse?

Les collégiens, dans le cadre du parcours avenir, sont accompagnés dans leur orientation post troisième: quelle section choisir pour optimiser l’accès à l’emploi? Quels sont les métiers passion que la filière nautique propose localement? Qui recrute et surs quelles compétences?

Un élève de Terminale Maintenance Nautique présente le diagnostique numérique sur un moteur hors-bord

Les élèves de Bac Pro Sellerie présentent leurs créations et évoquent les propositions d’embauche dans le secteur

Un élève de Bac Pro Composites réalise l’infusion sous vide d’une pièce en fibre de carbone / époxy

Ces échanges directes entre jeunes facilitent l’identification et l’appropriation des parcours de formation. C’est une manière concrète de faire découvrir un métier à des collégiens qui n’auraient pas spontanément imaginé se tourner vers le nautisme. Certains des élèves de bac pro rencontrés sont eux-mêmes issus du collège en visite et témoignent avec passion du métier qu’ils ont appris en Bac Pro.

Les professionnels sont aussi des acteurs clés du réseau campus. Pour faciliter l’insertion professionnelle des jeunes, le campus agit pour créer du lien.

Comment créer du lien entre les jeunes en formation et les entreprises qui recrutent?

Le groupe Grand Large Yachting possède deux chantiers qui fabriquent des catamarans de plaisance en Région Occitanie. Pour construire ces bateaux à la renommée mondiale (80% d’exportation), le groupe recrute sur un large panel de métiers.

Les responsables électricité, plomberie et menuiserie des chantiers Outremer et Gunboat ont rencontrés des lycéens en formation professionnelle pour présenter le groupe, les offres d’emploi et proposer des stages. Ces actions ont été menées dans plusieurs lycées du Gard et de l’Hérault, sur le bassin d’emploi du groupe Grand Large Yachting.

La filière nautique est particulièrement dynamique en région Occitanie et la promotion des métiers par le campus ne se limite pas au scolaire mais concerne aussi les adultes en reconversion.

Découverte du nautisme avec les adultes

La Région Occitanie, compétente en matière d’éducation, de formation professionnelle et d’orientation, s’est engagée dans la construction d’un Programme Régional de Formation en direction des demandeurs d’emploi. C’est un partenaire essentiel avec les professionnels pour faire la promotion de la filière nautique auprès des adultes en reconversion. Un guide pratique des rémunération des stagiaires de la formation professionnelle est téléchargeable sur le site de la Région.

Deux types d’actions sont menées en faveur de public adulte: accompagnement des prescripteurs à la rencontre des professionnels du nautisme et conférence-débat avec des demandeurs d’emploi.

Les agents régionaux en visite à l’atelier du littoral à la Grande Motte. Ce sont eux qui sont chargés de proposer des reconversions vers le secteur nautique aux demandeurs d’emploi.

Conférence-débat à la maison de la région de Narbonne en présence de l’entreprise Le Boat venue présenter l’entreprise et ses offres d’emploi.

Comment faire découvrir le nautisme aux prescripteurs ?

En partenariat avec la Direction de la Mer et avec la Direction de l’Emploi et de la Formation, le Nauti Campus mobilise son réseau de professionnels pour mettre en avant la filière.

Dans le cadre du salon international du multicoque de La Grande Motte, les agents prescripteurs de la région ont rencontrés les professionnels de la filière nautique. Des visites d’entreprises avec l’atelier du littoral en sellerie nautique ou avec le chantier Gunboat et ses catamarans en carbone. Mais aussi des échanges autour des offres d’emploi avec les exposants du salon et la Fédération des Industries Nautiques.

Inciter les demandeurs d’emploi à se tourner vers la filière nautique en se formant en région est un enjeu fort du Nauti Campus et de la Région Occitanie.

En complément des actions avec les prescripteurs, il faut aller au devant des demandeurs d’emploi.

Comment faire découvrir le nautisme aux adultes en reconversion ?

Le Nauti Campus et la Direction de l’Emploi et de la Formation ont mobilisé leurs partenaires locaux sur les bassins d’emploi de l’Hérault et de l’Aude. A la Maison de l’Orientation de Montpellier avec 45 demandeurs d’emploi comme à la Maison de la Région de Narbonne avec une cinquantaine d’adultes.

Présentation de la société YES (Yachting Equipements Services) à Port Camargue et de ses offres d’emploi par le chef d’entreprise.

Présentation de la société de location fluviale Le Boat et là encore des offres en cours sur le territoire.

Une approche collective et complète pour les demandeurs d’emploi: présentation des métiers qui recrutent par le campus et le professionnel, une présentation du programme régional de formation et des aides aux stagiaires de la formation continue puis un échange direct avec les organismes de formation membres du Nauti Campus: GRETA-CFA, INM et CFA ALBANO.

Les métiers du nautisme maritime et fluvial qui recrutent s’appuient sur les mêmes formations financées par la Région et menées par les organismes de formation près-cités. Nombre de demandeurs d’emploi ont pu déposer un CV à cette occasion ou prendre conscience que nombre de compétences du bâtiment, de l’automobile ou de l’habillement peuvent être rapidement « déclinées » nautisme! Le site du Nauti campus comporte plusieurs dizaines de vidéos présentant ces métiers et les conditions d’exercice au sein de la filière nautique.

La propulsion électrique des bateaux de plaisance permet d’envisager une motorisation décarbonée. plusieurs solutions techniques sont sur le marché, que ce soit pour les bateaux neufs ou dans le cadre d’une remotorisation d’un navire plus ancien: le rétro-refit. Les puissances disponibles sur le marché vont environ de 4 à 80 CV (3 à 40 kW), ce qui représente les puissances les plus courantes sur les voiliers ou les coches de plaisance des voies navigables. Le principal frein au déploiement de l’électrique reste l’autonomie limitée.

Les motorisations électriques disponibles couvrent aussi bien le Hors-Bord que le In-Bord mais quels sont les avantages d’une motorisation électriques par rapport au thermique traditionnel?

Les avantages de l’électrique

Les moteurs électriques sont plus efficace à puissance égale: le couple moteur est constant sur un moteur électrique. Un moteur à combustion aura lui une plage de régime optimal beaucoup plus restreinte. La courbe du couple d’un moteur à essence présente un pic proéminent, la courbe du couple en fonction de la vitesse des moteurs électriques est beaucoup plus plate, d’où un couple élevé disponible à toutes les vitesses de rotation.
C’est pourquoi les moteurs électriques, même pas très puissants, entraînent les hélices avec un bien meilleur rendement que les moteurs à combustion.

D’autre part, l’entretien est beaucoup moins contraignant sur un moteur électrique car il n’y a pas de vidange ou de filtres à changer et que les moteurs électriques sont très fiables.

Ces moteurs sont quasiment silencieux comme le montre cette vidéo Torqeedo.

Les moteurs électriques ne polluent pas les eaux: contrairement aux moteurs thermiques, ces moteurs ne rejettent pas de gaz d’échappement dans l’eau et ne produisent pas d’odeur désagréable. Ils ne polluent pas l’eau lors du plein d’essence et ne laissent pas de traces d’huile dans l’eau.

Les plaisanciers sont très sensibles aux enjeux environnementaux et aux avantages de l’électrique. Il existe des solutions pour remotoriser un bateau de plaisance d’occasion: le Rétro-Refit.

L’électrique en Rétro-Refit:

Le parc des bateaux de plaisance comporte de nombreux navire de plus de 25 ans sur lesquels la motorisation diesel est vieillissante et polluante. Changer le moteur s’impose, pourquoi ne pas le faire avec la technologie électrique?

Voici deux exemples de rétro-refit: le Gin Fizz AMAZIA et un Feeling 32.

L’autre avantage de cette propulsion décarbonée c’est l’encombrement: le moteur est plus compact à puissance égale et les batteries peuvent être placées en différents endroits. Le centrage des poids peut être optimisé ainsi que la capacité de rangement.

En dehors de ces rénovations intéressantes, les constructeurs se lancent eux aussi dans les motorisations électriques pour des raisons écologiques et économique avec la montée du prix des énergies fossiles.

L’électrique en première monte:

Les chantiers sont eux aussi partie prenante du déploiement des motorisations électriques, notamment pour les bateaux de voyage comme les catamarans.

Le chantier WINDELO ne propose que des motorisations électriques et hybride avec une gestion intégrée de ce type d’énergie à bord.

Voici une présentation globale du système avec une motorisation Bellmarine.

Un exemple comparable avec le GunBoat DEEPBLUE propulsé par Torqeedo.

Les catamarans ayant généralement un parc batterie conséquent et une vitesse sous voile qui permet d’exploiter l’hydrogénération, la motorisation électrique est envisageable.

Mais d’autres motoristes sont sur le marché du moteur électrique ou de l’hybride à l’image d’Oceanvolt ou Volvo Penta.

La plaisance ne se limite pas aux bateaux à voile et le nautisme fluvial commence lui aussi à adopter les motorisation électriques. en effet, les voies navigables intérieures sont des milieux écologiquement sensibles et la propulsion silencieuse est là aussi un atout maître. Sur un canal on navigue lentement, silencieusement et sur de courtes distances entre deux points d’alimentation électrique.

Le loueur et constructeur de coches de plaisance Nicol’s se lance dans la motorisation électrique

Le motoriste Transfluid-Bellmarine présente ici la motorisation électrique pour des bateaux à moteur lents en milieu écologiquement fragile comme Venise.

Mais alors il n’y a que des avantages à passer à une motorisation électrique? Non, en fait certaines difficultés demeurent.

Les handicaps de l’éclectique

La principale difficulté vient du manque d’autonomie des batteries. Il est possible d’avoir de l’autonomie mais avec un parc au lithium conséquent. Ce qui augmente le coût et le poids. D’autre part, la recharge via des sources écologiques comme le photovoltaïque ou l’éolien sera d’autant plus longue.

Pour motoriser électriquement un bateau il faut adapter certaines pratiques: naviguer moins vite au moteur, optimiser la recharge en diversifiant les productions d’énergie, embarquer une pile à combustible…

L’installation électrique du bord devient de plus en plus complexe ce qui va à l’encontre de la fiabilité qui peut faire choisir l’électrique au départ…

Le Nauti Campus accompagne la montée en compétence des professionnels de la filière nautique. En s’appuyant sur les expertises pédagogiques et techniques des enseignants et sur les plateaux techniques des établissements membres du réseau campus le campus est en capacité de créer des contenus de formation continue sur mesure. Ces contenus, construits avec la ou les entreprises concernées, répondent précisément aux attentes et permettent une montée en compétence ciblée.

En partenariat avec l’entreprise de location fluviale Le Boat, présente sur les voies navigables européennes, nous avons créé une formation de 35h sur mesure à destination des agents de maintenance du groupe.

En navigation fluviale le passage des écluses ne fait pas toujours sans heurts et les bateaux ont parfois besoin de réparation sur la structure en matériaux composites. C’est pour Le Boat a souhaité monter en compétences dans le domaine des composites, ses employés chargés de la maintenance.

nauti_campus_Occitanie

Cette formation est portée administrativement par le Greta-CFA qui accompagne l’entreprise pour monter le financement et rémunère les formateurs. Le financement de ce type de formation continue repose sur une ou plusieurs modalités: l’OPCO2i, l’entreprise sur ses fonds propres ou sur le CPF des employés. Cette fois ce sont les membres institutionnels du réseau campus qui se mobilisent.

Le Boat avait des attentes précises sur les contenus et la durée de cette formation: réparations sur les œuvres mortes (reprises de gelcoat, d’antidérapant, de l’étrave, etc); intervention sur la structure (varangues, délaminage, enfoncements, voies d’eau). Des opérations simplement cosmétiques parfois mais aussi des opérations beaucoup plus délicates.

Quel contenu pour cette formation?

Le contenu de cette formation qui s’est déroulée au Lycée Rosa Luxemburg de Canet portait sur 4 axes:

Ce petit groupe était constitué d’agents de maintenance Le Boat venus de bases réparties sur l’ensemble du territoire français: le Nord, l’Est, le Centre mais aussi la Région Occitanie bien entendu. Ils se sont penché sur un Cap Camara qui a été bien mal mené lors de ses précédentes navigations et qui représentait un cas d’école idéal: étrave abimée, fonds délaminés suite à une mauvaise réparation, liston à reprendre, etc.

La formation, d’une durée de 35h sur 5 journées, a débuté le lundi matin par un topo sécurité sur les matériaux employés et sur les protections individuelles et collectives.

Les protections individuelles comme les gants, les masques à cartouches, les combinaisons, etc

Mais aussi les protections collectives: les aspirations pour les vapeurs de styrène ou les poussières.

Très vite le groupe est rentré dans le vif du sujet avec l’analyse des interventions à prévoir pendant la semaine pour refaire une santé à ce bateau.

Le déroulé de la formation

Présentation des différents matériaux composites présents sur les bateaux de la flotte Le Boat.

Comprendre de quoi sont faits ces composites? Quels sont les propriétés mécaniques? Quel est leur rôle sur la structure de l’embarcation, comment les réparer?

Quelles sont les fibres employées, les résines, les différences entre elles?

Avant de débuter une réparation il faut analyser les pièces endommagées pour choisir la technique la plus pertinente.

Comment a été construite la pièce initialement ? Quelles options de réparation sont possibles pour retrouver les propriétés mécaniques et structurelles?

Une fois la meilleure technique choisie, il faut réaliser la réparation.

Sur les fonds délaminés, une moule temporaire a été réalisé afin de « copier » la profil de la coque.

Ensuite la partie délaminée a été découpée et la mousse gorgée d’eau a été enlevée.

L’épaisseur de la pièce endommagée est mesurée pour réaliser les chanfreins adaptés et déterminer le nombre de plis à utiliser pour la réparation.

La fabrication de 2 pièces par infusion sur le moule réalisé avant découpe.

La pose des nouvelles pièces au fond de la coque vient clôturer cette étape.

La dernière étape et non des moindre: la finition.

La pose d’un primaire époxy pour protéger le nouveau composite de l’eau formant ainsi une barrière mettant la coque à l’abri du phénomène d’osmose.

Pour finir, une photo de toute l’équipe devant la coque réparée juste avant la pose d’un nouvel antifouling.

Chaque participant à la formation repart avec un document de référence d’une centaine de pages qui reprend tous les contenus de la semaine. Ce livret continuera de les accompagner dans leurs taches professionnelles.

D’autres formations sur d’autres thématiques sont possibles

Cet exemple illustre ce qui peut être proposé aux entreprises de la filière nautique pour accompagner la montée en compétences de leurs employés. Tous les métiers de la filière nautique sont concernés: mécanique (électricité marine, hydraulique), menuiserie (joints congés, matériaux innovants à base de bois ou non), sellerie nautique – voilerie (réparations, matelotage)… Tout est envisageable grâce à la diversité et à la richesse des établissements membres du Nauti Campus.

Cette fois la thématique portait sur les composites mais dans quelques semaines, sur un autre plateau technique du campus, une autre formation de 2 journées portant sur la mise en œuvre du Corian avec des menuisiers va débuter. En effet ce matériaux est souvent utilisé pour réaliser les plans de travail et les salles de bains des bateaux de plaisance.

Avec le soutien de ses partenaires le Nauti Campus Occitanie a effectué un voyage d’immersion sur la Costa Brava en mobilité douce: à la voile. Une mobilité Erasmus + pour que les enseignants et les personnels aillent à la rencontre des entreprises et des centres de formation dédiés au nautisme en Catalogne sud. Les lycées Alfred Sauvy de Villelongue et Rosa Luxemburg de Canet en Roussillon étaient représentés dans cette action du campus.

Un équipage composé des personnels des deux établissements avec des expertises complémentaires afin d’optimiser les échanges transfrontaliers.

Un équipage de 8 marins aux expertises complémentaires

Un enseignant de chaque section professionnelle: menuiserie, mécanique nautique, composites et sellerie nautique; mais aussi une enseignante de langue, une directrice des formations professionnelles et techniques, un proviseur adjoint et le directeur opérationnel du campus.

L’objectif de cette mobilité est double: rencontrer des entreprises de la filière nautique locale afin de préparer les futures mobilités des jeunes du campus à l’automne 2022 et rencontrer les deux centres de formation nautiques et leurs enseignants catalans.

Une mobilité qui ne pouvait se concevoir que de manière douce: le nautisme ce sont les bateaux de plaisance qui font le bonheur des passionnés de la mer et de sa nature sauvage. Nous avons donc décidé de nous rendre sur la Costa Brava en voilier.

Une mobilité douce

Cette mobilité à la voile a permis de souder les équipes des deux établissement à travers une semaine de partage et de découverte. En effet certains n’avais presque jamais navigue au large et encore moins en hiver. Nous avons du composer avec la météo et composer notre programme de visites en fonction des déplacements du bateau mais se fut l’occasion pour tous de se plonger au cœur du monde de la plaisance.

Nous avons fait une première escale au Port de Rosas après une journée de navigation où nous avons passé les caps Béar et Creus. Puis nous sommes repartis vers le sud en direction des ports de l’Estartit et de Palamos. Ces ports, membres de lAssociació Catalana de Ports Esportius i Turístics , nous ont chaleureusement accueillis et nous tenons tout particulièrement à les remercier pour leur efficacité et leur professionnalisme. Nous avions établi ce partenariat avec le soutien de l’union des ports d’Occitanie, membre lui même du campus.

Nous avons rencontré à chaque escale les entreprises de la filière afin de préparer les mobilités proposées aux jeunes du campus et de proposer des échanges de pratiques.

Les rencontres avec le nautisme local

Préparer les mobilités proposées aux jeunes c’est s’assurer que les activités s’intègrent au référentiel de leur diplôme (CAP- Bac Pro), que l’évaluation des acquis sera possible et que les conditions de sécurité sont remplies.

Nous avons visité des chantiers comme Girbau Boats qui produit des bateaux entre 27 et 30 pieds avec une finition impeccable. Les enseignants de composites et de menuiserie ont particulièrement été séduits et vont proposer à leurs élèves d’effectuer un stage Erasmus dans ce chantier. Mais aussi des chantiers assurant la maintenance comme Roses Shipyard ou Port Nautic Castello qui possèdent leurs propres moyens de levage et emploient plusieurs dizaines de personnes. L’importante de la clientèle française de ces chantiers suscite un fort intérêt pour les échanges Erasmus de la part des entreprises.

A Palamos, nous avons échangé avec des entreprises qui interviennent sur le bois, la mécanique et les voiles et les enseignants concernés par ces spécialités ont pu rentrer dans le détail des taches professionnelles. Que ce soit au chantier Pint Fust ou à la voilerie Velas Depoorter par exemple.

Beaucoup des employés que nous avons rencontrés ont été formé au sein des deux écoles que nous avons visité: Escola Nautica Castello et Manteniment de Vaixell à St Feliu.

Les rencontres avec les centres de formation

Sur la Costa Brava il y a deux centres de formation aux métiers du nautisme, nous avons donc pris rendez-vous avec eux pour échanger sur les pratiques pédagogiques, les réseaux d’entreprises, les diplômes, etc…

L’organisation des apprentissage est différent de ce que l’on connaît en France: la formation nautique dure 2 ans avec une première année avec 400h en entreprise puis une seconde année avec 1000h en entreprise partiellement rémunérée. Les métiers abordés sont moins compartimentés que chez nous, on y pratique aussi bien la menuiserie que la mécanique ou les composites.

Des échanges de pratiques et la venue dans nos établissements de nos collègues catalans sont dors et déjà planifiés. Cette plus grande polyvalence en début de formation côté espagnol a suscité beaucoup de questions et d’intérêt de notre part. Les conditions de formation de l’enseignement professionnel français ont retenu l’attention des nos collègues de la Costa Brava.

Après 5 jours très enrichissants nous avons du prendre la route du retour: cap au Nord!

Le retour en France à la voile

La météo annonçant des conditions défavorables, nous décidons d’avancer notre départ de quelques heures afin de bénéficier de conditions plus clémentes de nuit. Cela nous a permis de renforcer la cohésion de l’équipage et donc celui des équipes des deux établissements membres du campus: organisation des quarts, consignes de sécurités, préparation de la navigation.

Une sortie du port au moteur puis un vent agréable au près qui nous a permis de filer à 9 nds au petit matin!

Une expérience unique que nous devons renouveler de l’avis de chacun et en impliquant d’autres établissements du campus à l’image du lycée Mermoz de Béziers qui est dors et déjà sur les rangs!

Le bateau, un Oceanis 45, fait parti de la flotte de location de Cap Sur à St Cyprien que nous tenons aussi à remercier.

Les élèves de Bac Pro Maintenance Nautique du lycée Rosa Luxemburg à CANET font un atelier délocalisé au centre de voile UDSIS de St CYPRIEN. Une convention a été établie pour la seconde fois entre le Nauti Campus et l’Union Départementale Scolaire et d’Intérêt Social des Pyrénées Orientales (UDSIS). Cette convention responsabilise les jeunes sur l’entretien des 14 embarcations de sécurité du centre de voile et leur permet de bénéficier de navigations à la voile avec les moniteurs agréés.

Chaque semaine les bac Pro Maintenance Nautique de Canet se rendent avec leur enseignant au centre UDSIS pour assurer la maintenance des 14 embarcations avec le soutien du responsable des activités: Didier MAURAN. Les interventions de maintenance à réaliser sont listées, les pièces à changer sont identifiées puis le suivi des actions est réalisé. Les jeunes interviennent sur place dans un contexte professionnel, sur une série de moteurs identiques: autant d’éléments structurants pour leur formation professionnelles.

Une occasion unique de découvrir les conditions réelles d’exercice du métier de mécanicien nautique.

Le métier de mécanicien nautique

Le mécanicien nautique doit être polyvalent, autonome et rigoureux. Les éléments à contrôler sur les embarcations du centre UDSIS sont nombreux: pneumatique, direction, fixation des éléments et bien entendu le moteur. Le mécanicien doit donc être polyvalent. L’autonomie est aussi un atout clé car il faut tout observer et tout noter avant de planifier les interventions à mener. Ces embarcations permettent aux moniteurs du centre de voile d’assurer la sécurité des navigations des stagiaires et doivent donc être d’une fiabilité sans faille. Une panne mécanique en mer n’a pas les mêmes conséquences que sur la route! La rigueur est une qualité indispensable pour celui qui est chargé de la maintenance des bateaux de plaisance.

Voici 2 vidéos qui présentent en détail les métiers de la maintenance nautique:

Cet atelier délocalisé a pour objectif d’aider les jeunes à appréhender leur futur métier dans toute sa diversité.

Pourquoi un atelier délocalisé pour ces jeunes en formation?

Durant l’activité, les lycéens sont encadrés par un enseignant et le responsable des ateliers du centre UDSIS pour les aider à structurer leurs interventions et répondre à leurs questions.

Il convient de compléter les documents de suivi de la maintenance pour chaque embarcation, de respecter les préconisations du motoriste et de garder toujours à l’esprit les enjeux de sécurité pour l’équipage qui utilisera l’embarcation.

Ces jeunes doivent passer une épreuve d’entretien courant pour valider leur diplôme de maintenance nautique, cet atelier est donc une occasion de préparer collectivement cette épreuve dans des conditions professionnelles.

Un autre atelier délocalisé de ce type avait été conduit avec succès en 2020 et nous avons tous souhaité reconduire le partenariat entre le Nauti Campus et l’UDSIS.

Au printemps, le second volet de l’action permettra à ces jeunes de naviguer avec les moniteurs du centre de voile.

Faire naviguer ces jeunes mécaniciens

La connaissance du milieu nautique et la pratique de la navigation de plaisance sont des atouts puissants pour l’insertion professionnelle de ces jeunes. Cela permet à ces jeunes mécanicien de mesurer l’importance de leur travail et de les responsabiliser tout en prenant du plaisir.

Le nautisme : un domaine porteur en France , terre de tradition maritime. La France peut s’enorgueillir du dynamisme de son industrie nautique. Composée de plus de 5000 entreprises, celle-ci est au premier rang mondial dans de nombreux domaines de production.

Avec 40000 employés dans 5000 entreprises, l’industrie nautique en France est un secteur très dynamique, qui connaît une croissance soutenue. Les départs en retraite dans les prochaines années étant estimés à plus de 20% des effectifs sur l’ensemble de la filière, plus de 8000 postes seront à pourvoir : c’est le moment de songer à faire carrière dans le nautisme.

Ces chiffres sont tirés du site de la Fédération des Industries Nautique: la FIN.

Le nautisme une filière d’avenir

Le secteur est donc particulièrement attractif pour tous ceux qui sont prêts à relever ces défis : maintenir et développer ses compétences humaines et techniques afin de rester compétitifs. Au-delà de la croissance, l’ensemble de la filière devra aussi remplacer dans les prochaines années plus de 20% de ses effectifs du fait des départs à la retraite : pas moins de 9000 emplois seront à pourvoir.

Bureaux d’étude, construction navale, menuiserie, production, location, vente, maintenance : des dizaines de métiers différents sont offerts par le nautisme aux jeunes générations. La construction et l’entretien d’un bateau de plaisance nécessitant des compétences techniques très variées et surtout spécialisées, c’est l’occasion pour les jeunes spécialistes de très nombreux corps de métier – composites, mécanique, électricité, menuiserie ou sellerie – de faire valoir leur précieux savoir-faire.

La Région Occitanie accueille un nautisme dynamique et diversifié avec 220 km de façade maritime et 240 km de voies navigables. La filière nautique y est très dynamique y compris dans le domaine des recrutements.

La filière nautique en Occitanie

Le nautisme en Occitanie c’est la navigation fluviale sur le canal du midi, classé au patrimoine mondial ; la construction de catamarans d’exception avec plusieurs chantiers à la renommé internationale mais aussi une multitude de petites entreprises spécialisées qui assurent la commercialisation et l’entretient des bateaux et de leurs équipements. Toutes ces entreprises recrutent activement pour rester compétitives et répondre aux exigences de leurs carnets de commande bien remplis.

Voici une présentation du nautisme en Occitanie réalisée par les équipes du lycée Jean Mermoz de Béziers :

Les constructeurs régionaux recrutent activement de nouveaux talents à l’image du chantier Outremer basé à la Grande Motte, comme le montre ce reportage de France 3:

Pour accompagner ce dynamisme de la filière nautique le Nauti Campus Occitanie a été mis en place conjointement par l’Etat et la Région.

Le Nauti Campus accompagne la filière nautique

Le campus des métiers et des qualifications du nautisme Occitanie est chargé d’accompagner la filière nautique par la formation, la promotion des métiers et la mise en relation avec la recherche.

c’est un réseau d’établissements de formation initiale et continue, d’universités, d’institutions étatiques ou régionales qui coordonnent leurs actions en faveur de la filière.

Des lycées et les plateaux techniques associés pour assurer les formations initiales et continues pour les scolaires, les apprentis et les demandeurs d’emplois.

Ces établissements sont aussi centre de formation par apprentissage.

Des écoles supérieures et des universités pour les formations post bac et la recherche et développement

labo mécanique et génie civil

Le Nauti Campus crée régulièrement des formations innovantes pour répondre aux besoins de la filière: des formations pour les enseignants, pour les apprenants et pour les professionnels du nautisme.

Les formations mises en place ou en projet

De puis sa labellisation, il y a 3 ans, le campus a mis en place plusieurs formations. des formations demandées par les professionnels et s’appuyant sur l’ensemble des membres du réseau.

Voici quelques exemples des formations innovantes crées:

Diplôme Universitaire de gestion des ports de plaisance: lancé en 2021 et reconduit en 2022.

Avec le soutien des Ports d’Occitanie et de l‘Université de Perpignan

Module de transition école travail en sellerie nautique et voilerie.

Formation des enseignants de sellerie en broderie avec le soutien de la DAFPEN du Rectorat de Montpellier.

D’autres formations sont sur le point de démarrer dans les semaines à venir ou à la rentrée prochaine.

Formation des enseignants de menuiserie sur les matériaux type Corian et les résines synthétiques en général.

Plusieurs lycées du réseau régional participent à cette action.

Formation continue en composite pour des professionnels du nautisme.

Les plateaux techniques et les ressources humaines du campus accueillent les formations continues des professionnels.