Juste de l’autre côté de la frontière, le long de la Costa Brava se trouve une région très dynamique dans le domaine du nautisme. De nombreux ports de plaisance et des entreprises qui assurent la construction, la maintenance et l’équipement d’une flotte respectable. Les activités et les savoirs faire sont très proche de ce que développe la filière nautique en Occitanie. Il est donc important de mettre en place un partenariat transfrontalier de la plaisance.

Cela facilitera la mobilité des apprenants et des personnels afin de s’enrichir mutuellement. Si l’activité professionnelle et les compétences recherchées sont très proche, les système de formation sont assez différents et nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres.

Où se trouvent les ports de plaisance sur la Costa Brava?

Passée la frontière, à Cerbère, les ports de plaisance sont nombreux et nichés dans la plupart des infructuosités du rivage.

De Portbou à Blanes, pour ne prendre que la province de Gérone, c’est près d’une vingtaine de ports. Ces ports sont souvent plus modestes que ceux de la côte sableuse du golfe du lion mais ils accueillent de nombreux bateaux de plaisance dont les propriétaires viennent de toute l’Europe.

Comme partout dans le monde, on retrouve les bateaux des grand groupe français de la plaisance: Bénéteau, Jeanneau, Lagoon, Bali,…

Quelles est l’activité économique liée à cette plaisance?

La mise ne œuvre des matériaux composites ou la menuiserie avec la construction de bateaux de plaisance ou de travail liés au tourisme, avec des constructeurs spécialisés comme QUER à Port de la Selva, qui fabrique des vedettes à passagers ou des hors-bord.

Le chantier QUER Barcelona a construit près de 125 bateaux depuis une trentaine d’années.

Mais aussi des bateaux plus traditionnels et strictement de plaisance comme le constructeur Girbau Nautica à castello d’Empuriès, près de Rosas.

Juste à côté, il y a aussi le constructeur Norfeu qui fabrique lui aussi des bateaux de plaisance aux formes traditionnelles entre 25 et 40 pieds.

La maintenance nautique avec de nombreuses entreprises de taille respectable comme Marina estrella, Motonautica Llonch, Nautic Center ou Nautica Costa Brava.

Ces entreprises assurent l’entretien de la mécanique, des équipements de confort, des moyens de production d’énergie ou de télécommunication.

Ce sont exactement les mêmes types de prestations aux plaisanciers que celles proposées par les entreprises de maintenance des ports d’Occitanie.

La sellerie nautique et la voilerie avec CJB Veleros, Depoorter Sails, ou encore Velaris Sails.

Ces entreprises assurent l’assemblage et l’entretien des voiles mais aussi la confection sur mesure de l’ensemble des éléments de sellerie nautique que l’on trouve sur un bateau de plaisance.

Les métiers et les compétences mobilisés autour de l’activité de navigation de plaisance sont donc identiques de part et d’autre des pyrénéens. Les apprenants, qu’ils soient jeunes ou moins jeunes peuvent donc exercer leurs talents en transfrontalier.

Pour ce qui est de la structuration de l’offre de formation, les différences entre les deux pays sont plus marquées.

Quels sont les organismes de formation sur la Costa Brava?

En catalogne, comme dans toute l’Espagne, la formation professionnelle est repose sur des financements autres que celui de l’Etat ou de la Région (Généralitat).

En France, les lycées professionnels sont financés et entretenus par les Région pendant que les personnels enseignants sont fonctionnaires d’état pour la plupart.

L’autre différence concerne les certifications délivrées, en Espagne on ne sépare généralement pas les métiers de la plaisance, du secourisme aquatique ou des brevets d’encadrement des activités sportives aquatiques.

A titre d’exemple voici une courte présentation de l’Escola Nautica INS de Castello d’Empuriès.

Les formations portent sur les métiers de la plaisance mais aussi sur ceux liés aux sports aquatiques.

Les activités professionnelles enseignées sont regroupées: mécanique, gréement, composites, menuiserie, …

Cet autre centre de formation, Manteniment de Vaixells à St Feliu de Guixols, s’organise aussi autour de formations au niveau « Grau Mitja », c’est à dire CAP ou Bac Pro en France. Les deux années de formation abordent les différents métiers liés à la maintenance nautique: électricité, mécanique, froid et clim, composites, etc.

Quels sont les objectifs de ce partenariat transfrontalier?

La proximité géographique et professionnelle de la filière nautique en Occitanie et en Catalogne Sud, facilite et incite naturellement à un partenariat. Certains élèves du lycée des métiers du nautisme de Canet effectuent déjà des stages de 4 semaines (Périodes de Formation en Milieu Professionnel PFMP) sur la Costa Brava. Cependant ces mobilités demandent un meilleur accompagnement.

les objectifs d’un partenariat Erasmus+ transfrontalier sont au nombre de trois: cibler les entreprises de la filière nautique, accompagner la mobilité des apprenants et échanger entre organismes de formation des deux pays.

Identifier la nature exacte des activités professionnelles pratiquées par les entreprises partenaires sur la Costa Brava.

Pour que la mobilité d’un apprenant viennent naturellement enrichir son parcours de formation il faut s’assurer des compétences qui seront acquises à l’étranger. Vérifier que celles-ci correspondent aux attentes du référentiel de formation et que les conditions d’exercice sont aussi bonnes que dans les entreprises françaises qui les accueillent habituellement.

Dans un premier temps les enseignants des différentes sections doivent rencontrer sur place les professionnels espagnols et échanger sur les taches professionnelles.

Que ce soit en maintenance, menuiserie, composites ou sellerie.

Accompagner les apprenants sur les aspects pratiques

Il faut identifier les lieux et les modalités d’hébergement, de déplacement entre l’hébergement et l’entreprise d’accueil par exemple. D’autre part, il faut identifier des référents sur place et organiser l’accompagnement par des enseignants des établissements d’origine.

C’est pour cela qu’avant de solliciter des mobilités pour les apprenants, le Nauti Campus a sollicité des mobilités Erasmus pour les enseignants en février 2022. Ces adultes vont préparer et organiser la venue des jeunes fin 2022 ou début 2023.

En empruntant les transports, en visitant les lieux d’hébergement et les modalités de restauration envisagés. En effet, nous envisageons de nous rendre sur la Costa Brava à la voile, cette mobilité douce pour le voyage impliquant le recours au transports en commun une fois sur place.

Nouer des partenariats avec les organismes de formation

On l’a vu, la formation professionnelle n’est pas organisée de la même manière de chaque côté de la frontière. Nouer des partenariats permettra de s’enrichir mutuellement sur les pratiques puisque le contexte professionnel est semblable. Le second objectif est de mener des échanges sur les plateaux techniques en optimisant l’implantation d’une formation donnée ou d’une partie de formation sur le plateau technique le plus pertinent.

Certains équipements, financés en France par la Région, disposent des dernières technologies et permettent une formation sur les derniers dispositifs qui arrivent sur le marché. Que ce soit les derniers dispositifs anti-pollution ou de diagnostique des moteurs thermiques, l’usinage 5 axes pour le prototypage ou la soudure haute fréquence en sellerie.

Quels sont les atouts du Nauti Campus pour la mobilité internationale?

La diversité des membres du réseau campus des métiers et des qualifications ouvre à une grande diversité de réseaux avec l’étranger.

Dans le cadre de cette action de mobilité et en parallèle du montage du dossier d’accréditation Erasmus+ du campus comme organisme coordinateur de mobilité, de nombreux contacts ont été pris.

Avec le soutien de l’Union des Villes Portuaires d’Occitanie (UVPO), le Nauti Campus a pris contact avec le Barcelone Cluster Nautic et son président Andor Serra. Ce cluster regroupe des entreprises du nautisme, de la grande plaisance, des sports nautiques et de la marine marchande.

Avec le soutien de la Fédération des Industries Nautiques (FIN) et sont réseau European Boat Industry (EBI), le Nauti Campus a pris contact avec le conseillé technique international de l’association des entreprises nautiques espagnoles (ANEN) : José Louis Fayos.

L’adhésion au Nauti Campus, lors du dernier Comité d’Orientation Stratégique, de la Chambre des Métiers de l’Artisanat des Pyrénées Orientales (CMA66) sera un atout supplémentaire pour structurer un partenariat transfrontalier avec la filière nautique de la Costa Brava.

Nos échanges ont permis de préparer la mobilité des enseignants du Nauti Campus en février 2022. Des entreprises et des organismes de formation ont été ciblées avec l’aide de ces deux partenaires. Cela a permis aussi de présenter le Nauti Campus, ses membres et ses missions pour soutenir la filière nautique par la formation, la promotion des métiers et la recherche.

La plaisance: un secteur économique moteur en Occitanie

Avec une trentaine de ports de plaisance maritimes et une quinzaine de ports de plaisance fluviaux, les infrastructures portuaires sont nombreuses en Occitanie. Comme le rappelait Briag Merlet sur boatindustry.fr en février dernier, sur le littoral Occitan c’est près de 28 000 places, ce qui représente 1/5 des places disponibles en France. La filière nautique propose ses services aux habitants de la région mais aussi à une clientèle de touristes nationaux et internationaux. Avec près de 1 400 entreprises et établissements et plus de 600 M€ de chiffre d’affaires, la filière nautique est un secteur essentiel de l’économie du littoral en Occitanie.

La Région Occitanie soutient la filière nautique

La région Occitanie a voté en Juillet 2020 un plan de relance régional « nautisme et plaisance » de 500 000€. ce plan à pour objectif d’accompagner les ports de plaisance dans la transition écologique et énergétique, la promotion du savoir faire et des métiers du nautisme, la formation ou encore la numérisation des ports et des embarcations.

L’Etat et la Région Occitanie poursuivent leur collaboration initiée dans le Le Plan Littoral 21, signé en mars 2017, pour soutenir l’économie bleue. A cette occasion, les institutions ont rendu public les détails de la troisième édition de l’appel à projets Avenir littoral, visant à soutenir le développement de solutions originales par et pour les acteurs du littoral. Elle s’inscrit dans la logique du plan de relance Nautisme voté par la Région Occitanie. L’opération est dotée d’un budget de 2 M€, s’appuie sur le volet technique sur le Pôle Mer Méditerranée.

Les constructeurs continuent à concevoir et mettre à l’eau de nouveaux modèles

Le chantier Windelo vient de mettre à l’eau le premier WINDELO 50 Adventure.

fibre de basalte, mousse PET et motorisation électrique.

Le chantier Outremer a mis cet hiver à l’eau son premier OUTREMER 55.

Rapide, léger et confortable.

Au printemps 2021, comment va le nautisme en Occitanie?

Les chantiers continuent de recruter activement sur les métiers des composites, de la menuiserie ou de la pose d’équipement. Les titulaires d’une certification en maintenance nautique sont eux aussi courtisés par les entreprises maritimes et fluviales qui assurent la maintenance des bateaux de plaisance. Les bateaux continuent de se vendre et leurs propriétaires continuent à faire appelle aux entreprises spécialisées pour les entretenir!

Le secteur continue à se développer et à recruter

Il y a deux ans, la tendance était déjà là!

Xavier Desmarest interviewé par Hérault Tribune souligne le dynamisme des chantiers qu’il dirige. Outremer Yachting, constructeur de catamarans à La Grande-Motte, a racheté et relocalisé en Occitanie en 2016, l’Américain Gunboat. « Ces deux marques du groupe Grand Large Yachting affichent en 2020 une croissance « de 10 %, et nous tablons sur 20 % cette année « , précise Xavier Desmarest, fondateur et dirigeant. Alors qu’environ 250 salariés (dont 80 intérimaires) s’activent sur le site de La Grande Motte, environ 40 recrutements sont prévus cette année, pour faire face à une progression de l’ordre de 20% par an depuis 5 ans. Les profiles recherchés : techniciens composite (découpe de tissus, mise en place de panneaux de mousse, mélange de résine avec un catalyseur…), menuisiers, électriciens, plombiers, accastilleurs…

Le dernier venu en Occitanie: le chantier Windelo n’est pas en reste puisqu’il a déjà enregistré 3 commandes fermes en une année d’existence! Le pari d’Olivier Kauffmann de recruté 150 personnes sur 3 ans est en passe d’être gagné puisqu’à ce jour près d’un tiers de ces effectifs ont déjà rejoint les marins Windelo.

Là aussi on recrute des techniciens composite, des menuisiers mais aussi des cadres sur les fonctions techniques et sur les fonctions supports.

Surfant sur la même vague, les chantiers Catana et Bali catamaran continuent d’observer une croissance de leur chiffre d’affaire au cours de l’année 2020 malgré les aléas de la crise sanitaire. Olivier Poncin, qui dirige ce chantier annonce +11% sur 2020.

Sur l’année 2021, l’entreprise Catana anticipe une progression de l’ordre de 15%.

les entreprises qui vendent et qui entretiennent les bateaux de plaisance semblent elles aussi bien résister à la crise sanitaire à l’image de cet interview diffusée en février dernier.

Eric Tordjman, le dirigeant d’Alliance Nautique 66 y dresse un bilan encourageant des derniers mois écoulés.

Comment expliquer un tel succès de la filière nautique en Occitanie? Il semble que le marché du luxe échappe aux impacts économiques de la crise sanitaire. d’autre part, comme le dit Xavier Desmarest (dirigeant d’Outremer Yachting):  » le bateau est un espace de liberté qui est mis en valeur par les confinements « .

Les investissements se poursuivent

Le chantier Catana/Bali  a décidé d’investir près de 1.3 million d’euros sur son site de Rivesaltes dédié à la menuiserie. Cet investissement servira à l’agrandissement du site et à l’acquisition de nouveaux équipements. Cette menuiserie centrale approvisionne les 3 sites de production de Catana Group, à savoir Canet en Roussillon (66), Marans (17) et Haco (Tunisie).

Une interview audio d’Olivier Poncin réalisée par Nicolas Venance en explique les détails. Ce plan d’investissement permettra l’embauche de 16 salariés supplémentaires, par rapport aux 60 actuels.

Les demandeurs d’emploi sont incités à se tourner vers le nautisme

Le webinaire organisé par le Pôle Emploi des Pyrénées Orientales sur l’emploi dans le nautisme a rassemblé près de 450 spectateurs le 31 mars dernier. C’est dire la prise de conscience qui est en cours sur les opportunités offertes par la filière nautique. Filière qui propose des emplois durable et de proximité avec 70% de CDI, comme le rappelait Philippe Soursou, le directeur territorial du Pôle Emploi66.

Les chiffres présentés par Philippe Soursou:

  • 70% de CDI dans le nautisme
  • +60% de nombre d’offres d’emploi enregistrées par rapport à 2018
  • seuls le nautisme et le bâtiment continuent de progresser aujourd’hui dans les PO
  • Un centaine d’entreprises du secteur nautique recrutent du CAP à l’ingénieur
  • Des métiers techniques axés sur les composites, la menuiserie, la mécanique, l’électricité, la voilerie, le dessin et la conception.
  • Des métiers de cadre et des métiers supports pour la qualité, la sécurité, le tertiaire ou la vente

Le nauti Campus continue de recevoir régulièrement des offres d’emploi de la part des entreprises partenaires. C’est une dizaines de nouvelles offres régionales rien que pendant le mois de mars 2021. Des mécaniciens dans le fluvial chez Le Boat ou Les Canalous, mais aussi dans le maritime chez Le Grand Large ou chez Tout Pour le Bateau. De nombreuses offres saisonnières dans la location de bateaux de plaisance. Des techniciens en composites, en menuiserie et dans la pose d’équipement chez Windelo et Outremer. Des dessinateurs projeteurs et des ingénieurs là encore chez Windelo et Outremer.

Comment le nautisme innove pour contrer la crise sanitaire?

Comme l’écrivait Nicolas Venance dans Actunautique :  » Initialement prévue du 28 avril au 2 Mai l’édition 2021 du Salon International du Multicoque de La Grande Motte(International Multihull Show) n’aura finalement pas lieu, du fait du contexte sanitaire, entre restrictions de voyage internationaux, confinements partiels et début de la campagne de vaccination de masse « . La crise sanitaire continue à impacter fortement la tenue des salons nautiques où se réalisait, jusqu’en 2020, près de 70% des ventes pour les principaux constructeurs et motoristes.

Développement de services numériques ou personnalisés

A l’image de l’annulation du salon nautique de Paris qui a entrainé la création d’un évènement virtuel: le Virtual Nautic ; les professionnels de la filière nautique ont du réinventer leur relation client. Tous les constructeurs de catamarans de plaisance en Occitanie innovent pour garder le contact avec leur clientèle, souvent étrangère, puisqu’environ 75% de la flotte est exportée. Pour faire connaître les nouveaux modèles et compenser l’annulation des salons nautiques, des événements en petits comités sont créés: les journées d’essai VIP, les visites d’entreprise VIP, les visites virtuelle des bateaux, et la mise en avant des blogs d’anciens clients par exemple.

Les magasins d’équipements comme C2-Marine du réseau Accastillage Diffusion s’adaptent aux évolution de la clientèle et aux nouvelles attentes liées à l’accroissement du nombre de bateaux de grande taille richement équipés.

Les bateaux de plaisance deviennent de plus en plus confortables et comportent toujours plus d’équipements pour faciliter la pratique d’une clientèle séniore et parfois peu aguerrie.

Les ambitions écologiques des chantiers évoluent vers un nautisme durable

A l’heure où les enjeux environnementaux et sociétaux s’accentuent le nautisme durable devient un enjeux fort pour le chantiers d’Occitanie. Pour que la navigation de plaisance reste une expérience privilégiée de la planète bleue, son impact sur les écosystèmes naturels doit être réduit au maximum, et l’un des axes majeurs est la généralisation de l’éco-conception des bateaux.

Pour cela il faut optimiser la performance environnementale des bateaux à chaque stade de leur vie : conception, production, distribution, usage et fin de vie.

C’est sur la construction et les matériaux utilisés qu’il faut agir en premier en développant l’emploi de matériaux biosourcés et/ou issus d’une économie circulaire, tout en prenant en compte les problématiques de process, de structure du bateau et de sa déconstruction en fin de vie. Tous les chantiers régionaux se sont lancés dans l’aventure d’un nautisme durable:

Le chantier Windelo met en œuvre de la fibre de basalte qui n’émet pas de CO2 lors de la fabrication de la fibre et peut être refondue en fin de vie et retissée.

La mousse employée par le chantier au sein de la structure composite est au maximum à base de PET. Le plastique que l’on obtient en recyclant nos bouteilles d’eau minérale.

La motorisation des bateau fait appel à l’hybride électrique.

Le chantier Outremer a lancé le projet biobat qui vise à introduire des matériaux et des résines bio-sourcées dans la construction des catamarans. Le chantier a été lauréat du prix avenir littoral 2020 lors du dernier salon du littoral à la Grande Motte l’an dernier.

Produire des catamarans légers est aussi un atout pour réduire les émission de CO2 en jouant sur la consommation de carburant lorsqu’ils naviguent au moteur.

Le chantier Bali Catamarans se positionne lui aussi en matière d’environnement, avec un système de filtration de l’eau claire, permettant de disposer d’une eau potable au robinet. Cela ayant pour objectif de se passer des cargaisons d’eau en bouteille plastiques.

Ce Bali intègre aussi une bio-génératrice réglant le problème des eaux noires en les traitant avant de les relarguer dans le milieu naturel.

La section professionnelle plastiques et composites du lycée des métiers du nautisme Rosa Luxemburg de Canet en Roussillon a réalisé une réplique miniature de deux bouées de haute technicité ancrées au large des plages d’Occitanie à la demande des scientifiques de Banyuls sur Mer.

Tous les équipements et les compétences présentés dans cet article sont proposés aux entreprises partenaires qui souhaitent mener un prototypage, il suffit de solliciter le Nauti Campus qui vous accompagnera dans vos démarches.

Nous allons revenir sur l’ensemble du processus qui a permis tout au long de l’année 2020 de réaliser un model réduit d’une bouée bien réelle placée au large de nos côtes.

La bouée et son modèle réduit

la vraie
la copie miniature

Du scan 3D à l’usinage en mousse du master

Avec les moyens de la Plateforme Technologique Aude P.O (PFT 11 66), la véritable bouée d’observation océanographique a été scannée afin d’en obtenir un model numérique.

Ce fichier étant utilisé pour usiner, après réduction des côtes, une forme en mousse.

A partir du fichier numérique la machine usine des blocs de mousse denses pour un maximum de 1,55m de côté et 0,70m de haut maximum en une fois. L’usinage 5 axes est réalisé en deux parties: la demi forme du corps de la bouée puis le support des panneaux solaire de la partie supérieure.

la demi forme en mousse
l’usinage
le support des panneaux solaires

La réalisation des moules

A partir des formes en mousse on réalise les moules qui vont servir à fabriquer les pièces en matériaux composites de la future bouée réduite.

moule de demi coque
moule de support de panneau

On peut réaliser de cette manière n’importe quel moule pour un prototype. Un model numérique suffit pour usiner la forme voulue sur laquelle on s’appuie pour fabriquer le ou les moules.

l’infusion des prototypes

Le corps de la bouée est réalisée par assemblage de deux demi coques et les quatre panneaux solaires reposent sur quatre supports identiques.

Chaque moule est garni: gelcoat, tissus d’arrachage, renforts, drains, etc.

Dans ce cas, le prototype est en polyester mais il aurait pu être en fibre de lin ou en fibre de carbone en fonction de la demande.

Le plateau technique dispose d’une étuve pour pour réticuler des pièces de cette taille en carbone-époxy par exemple.

l’infusion des pièce est réalisée conformément aux règles de l’art pour une qualité optimale du prototype.

l’assemblage du prototype complet

Les quatre supports de panneau sont assembles sur les deux demi coques: la forme de la bouée apparaît! On colle ensuite les plaque en carbone qui modélisent les panneaux solaires sur la véritable bouée en mer.

La mise en peinture du prototype

le prototype est enfin prêt à être livré et sera présenté au public devant l’office du tourisme de Banyuls su Mer.

La livraison du prototype

Une équipe d’ingénieurs de l’Observatoire océanologique de Banyuls-sur- Mer s’est rendue au lycée Rosa-Luxemburg, en fin d’année scolaire 2020, rejoignant quelques invités privilégiés venus découvrir un objet unique. A l’image de Stéphane Loda, le maire de Canet, de Cathy Gay, adjointe à l’économie du savoir et l’enseignement ou d’Éliane Jarycki, conseillère régionale, la ville de Banyuls-sur-Mer qui ont eu le plaisir de participer avec Françoise Legros, directrice du nauti campus et proviseure du lycée, à la remise de la bouée miniature.

 

La Commission Particulière du Débat Public sur la mise en place de l’éolien flottant en méditerranée est venu écouter des lycéens de STI2D et de BTS TC Nautisme. Les jeunes ont pu exprimer un certains nombre de questions qu’il souhaitent voir intégrées au débat.

Après saisine par l’Etat, la Commission nationale du débat public (CNDP) a désigné une Commission particulière du débat public, présidée par Sylvie Denis Dintilhac, pour organiser et animer le débat public portant sur le projet de deux parcs commerciaux d’éoliennes flottantes en Méditerranée et leur raccordement. Cette Commission particulière, composée de 6 membres, organise ce débat dans le respect des principes de neutralité et d’indépendance, d’argumentation et d’équivalence.

Où pourraient être implantées ces éoliennes?

A ce stade du projet de mise en place de l’éolien dans le golf du lion, 4 sites possibles ont été retenus.

Ce choix c’est fait en fonction des contraintes liées à la navigation, à la pêche et bien entendu à la force et la régularité des vents.

Le débat public porte aussi sur le choix de 2 de ces 4 zones pour implanter les premières éoliennes.

voici un reportage de France 3 qui date d’avril 2019 présentant le projet éolien en mer en région Occitanie.

L’implantation au large de l’aude est présentée.

Pourquoi faire flotter les éoliennes?

Implanter des éoliennes géantes suffisamment loin des côtes pour limiter leur impact visuel nécessite de les positionner à plus de 20km des plages. A cette distance la profondeur de la mer est supérieure à 50m et on ne peut envisager de les poser sur le fond, il faut imaginer une structure flottante amarrée sur le fond qui va porter l’éolienne.

Voici une vidéo de 2017 expliquant comment répondre à cette problématique.

Une autre vidéo présentant l’éolienne qui a déjà été mis en place au large du Croisic

https://youtu.be/StXARCAWSns

Un débat public, pourquoi et comment?

Le débat public intervient à un stade où tout n’est pas joué. Tout le monde peut s’informer et participer sur le comment (quelles modalités de réalisation ?), mais aussi sur le si (faut-il faire ce projet ?) et le pourquoi (pour quelles raisons faire ou ne pas faire ce projet ?).

À l’issue du débat, l’État, annoncera s’il poursuit ou non le projet. Il dira aussi comment il prend ou non en compte chaque avis, argument ou recommandation du public. Mais aussi, le cas échéant, pour quelle raison il ne prend pas en compte un argument porté par le public.

Pourquoi ce débat est important?

La mise en place de l’éolien ouvre de nombreuses perspectives dans la gestion de l’énergie et même dans la mobilité mais fait surgir certaines craintes pour la faune, la flore, l’activité de pêche ou la pollution visuelle.

Il faut aussi être au clair sur la façon dont on va gérer le flux d’énergie électrique. Le stockage sous forme de dihydrogène est la piste choisie par la région Occitanie actuellement avec la construction d’une usine dédiée à Port la nouvelle.

Ce gaz pouvant aussi être utiliser pour une mobilité propre en plus de réguler le flux d’électricité sur le réseau domestique.

Comment les jeunes prennent part au débat?

La Commission Particulière du Débat Public est venu à la rencontre des lycéens qui seront les citoyens de demain qui « vivront » l’impact de l’éolien flottant dans notre région.

Les questions posées par les jeunes de section technologiques STI2D et de BTS technico-commercial option Nautisme ont été très variées et scrupuleusement notées par la commission:

Des problématiques environnementales: quel sera l’impact sur la biodiversité à proximité de ces structure artificielles sur un site naturel et vierge? La construction et la maintenance de ce parc aura quel impact sur le site en mer et sur la côte? Quel est l’impact visuel depuis les plages de ces éoliennes de plus de 120m de haut?

Des problématiques économiques: Quel sera l’impact sur la pêche et les zones de pêche? Quels seront les nouveaux emplois créés par cette activité? Comment optimiser la production de l’énergie électrique qui est très délicate à stocker?

Des problématiques techniques: Quelle sera la puissance de ce parc éolien? Que représentera-t-elle par rapport à l’électricité produite par le nucléaire? Quel est le rendement des éoliennes en mer? Peut on envisager de transférer les parcs à terre actuel vers la mer?

Toute personne souhaitant s’exprimer dans le débat est invitée à répondre au questionnaire en ligne de la commission. L’ensemble des jeunes présents ont été incité à contribuer en répondant à ce questionnaire en ligne.

Quelle sera la prochaine étape?

Cet été la commission particulière viendra à la rencontre des vacanciers sur notre littoral en les incitant à prendre part au débat.

Sur un catamaran Excess11 la commission passera dans nos ports de plaisance entre Marseille et Port-Vendres pour recueillir les questions, les espoirs ou les craintes du grand public vis à vis du déploiement de l’éolien au large de nos côtes.

Les jeunes sont invités à se joindre à l’équipage pour porter le débat.

La commission particulière au débat public reviendra dans les prochains mois présenter aux jeunes le compte rendu du débat et la réponse de la maitrise d’ouvrage.

Quelles sont été les réponses apportées aux questions posées, quelle suite est envisagée pour le projet de mise en place de l’éolien flottant, etc …

Le Nauti Campus est labélisé Campus des Métiers et des Qualifications du Nautisme, il se doit d’être force de proposition pour faire évoluer l’offre de formation en réponse aux besoins des professionnels de la filière nautique. Une offre de formation en synergie avec le monde économique est indispensable pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes et des moins jeunes tout en accompagnant les mutations de la filière.

C’est pourquoi le campus du nautisme effectue régulièrement des études auprès des professionnels de la filière nautique maritime et fluviale.

A partir de l’analyse et de la synthèse de ces données régionales, le Nauti Campus propose des contenus de formation innovants répondant aux besoins du territoire, identifie un plateau technique adapté et les ressources humaines associées.

Quelles formations innovantes pour répondre aux besoins spécifiques de la filière nautique?

Depuis 2 ans, le Nauti Campus a formulé plusieurs propositions de formations inédites. Des formations continues pour sécuriser les parcours professionnels ou favoriser l’insertion et des formations initiales pour compléter l’offre de formation existante.

Les domaines concernés concernent un large champ des activités de la filière plaisance: les matériaux composites, la maintenance nautique, les ports de plaisance ou la sellerie nautique-voilerie.

drapage
gestion portuaire
voilerie

La sellerie nautique et la voilerie

A la suite de l’étude menée auprès de l’ensemble des professionnels régionaux exerçant cette activité et après recoupement avec le campus du nautisme des Pays de Loire, il est apparu une double problématique. D’une part les professionnels expriment de grosses difficultés à recruter un personnel compétent et d’autre part les titulaires d’un Bac Professionnel Sellerie Garnissage ou d’un CAP Sellerie Générale ne maîtrise qu’une partie des techniques mises en œuvre en entreprise.

Il convient donc de compléter l’offre de formation existante par un dispositif post-bac favorisant l’insertion professionnelle et accompagnant le développement économique de la filière sur le territoire.

Le module de transition école-travail voilerie et sellerie nautique

En Novembre 2020 a été ouvert au lycée des métiers du nautisme de Canet un module de 8 semaines en centre de formation et 4 semaine en entreprise destiné aux jeunes titulaires d’un bac Pro Sellerie dans le cadre du dispositif « 1 jeune, 1 solution ».

prise de gabari
remplacement cristal
réparations de voiles

Le campus a accompagné ces jeunes en formation afin de choisir les entreprises partenaires les mieux à même de faciliter leur insertion en fin de formation. Les retours des sociétés comme A-Gréement au Grau du Roi ou de La voilerie BLR à Leucate sont très positifs sur les contenus de cette formation et sur sa pertinence en général. Mais il faut encore aller plus loin dans la démarche.

La plaquette de description de ce module de transition est disponible ici:

La FCIL voilerie et sellerie nautique

Ce dispositif innovant est voué à évoluer vers l’ouverture à la rentrée 2021 d’une Formation Complémentaire d’Initiative Locale (FCIL). Une telle FCIL, post Bac permettra d’approfondir sur environ 500h et sur plusieurs mois l’acquisition des compétences recherchées par les voileries et les selleries nautiques.

Il existe une FCIL comparable au Lycée Roz Glas de Quimperlé en Bretagne depuis peu et le lycée de Canet s’est rapproché du lycée breton pour optimiser l’ouverture d’une FCIL de ce type en Occitanie.

L’enjeu est de faciliter l’insertion des jeunes diplômés et de soutenir le développement économique de la filière

FCIL voilerie Quimperlé

C’est pourquoi le Nauti Campus porte cette demande d’ouverture auprès des services du Rectorat.

La gestion des ports de plaisance

La gestion des ports de plaisance connaît des mutations profondes ces dernières années: évolution de la clientèle et de ses attentes, développement des services numériques, démarche écoresponsable, interactions avec le territoire, etc.

Journée d’idéation organisée au sein du Nauti Campus en octobre 2020

Les ports de plaisance ont donc exprimés, notamment à travers l’Union des Villes Portuaires d’Occitanie (UVPO), un besoin de faire monter en compétence les cadres intermédiaires. Une montée en compétence pour une gestion du port connecté de demain dans le respect des impératifs environnementaux lié à la plaisance. Pour s’adapter à une nouvelle économie de l’usage au dépend de la propriété, ou pour proposer une nouvelle expérience et un nouveau panel de services aux plaisanciers du port.

En Janvier 2021 a ouvert, avec le soutien de deux membres éminents du Nauti Campus, le Diplôme Universitaire de Gestion des Port de Plaisance maritimes et fluviaux: le DU G2PNE. Il s’agit de l’UVPO et de l’Institut d’Administration des Entreprises (IAE) de l’université de Perpignan.

La plaquette du DU G2PNE est disponible ici:

Le Nauti Campus a mobilisé un ensemble d’une trentaine d’intervenants qui se complètent pour assurer les 7 semaines de cours en centre et les 14 semaines de stage pratique dans un port de plaisance maritime ou fluvial. Les 10 stagiaires retenus pour cette formation Bac+3 sont pour moitié des employés portuaires de Leucate, Port-Vendres, Port Camargue ou de Carcassonne; et pour moitié des demandeurs d’emploi. Les thématiques abordées sont aussi bien environnementales, réglementaires, digitales, managériales ou concernent la gestion des risques. L’objectif est de proposer un contenu de formation inédit qui permettent à ces futurs cadres portuaires de relever les défis de demain.

La mise en place d’une alternance « hybride »

La formation par alternance est un puissant levier d’insertion professionnelle mais impose une certaine maturité de la part des apprenants. C’est pourquoi depuis l’an dernier nous avons proposé à certains jeunes de terminer leur cursus en alternance après l’avoir commencé sous format scolaire classique. Ce dispositif hybride entre scolaire et alternance n’est proposé qu’à certains élèves après concertation avec la famille, l’équipe pédagogique et l’entreprise qui propose de signer le contrat d’alternance.

Claire effectue la dernière année de son Bac Pro sellerie en alternance

Les jeunes doivent être volontaires et d’un bon niveau scolaire pour que le rythme d’alternance soit bien supporté et qu’au final le diplôme soit obtenu. L’alternance implique qu’une part du travail réalisé en classe en enseignement général se face en autonomie à la maison et parfois après la journée de travail en entreprise. Un calendrier annuel des alternances est pour cela établit dès la signature du contrat. Le jeune est par ailleurs assuré de rejoindre l’enseignement scolaire classique dans son établissement en cas de mise en difficulté. Les apprentis sont intégrés au sein de la classe de bac pro qu’ils ont suivi les deux premières années de scolarités dès qu’ils sont au lycée, le reste du temps ils sont dans l’entreprise qui les accueil.

Quelles autres propositions sont portées par le campus?

Afin de répondre à une problématique des constructeurs de catamarans de plaisance en Occitanie (Outremer-Gun Boat-Windelo-Catana-Bali), le Nauti Campus a élaboré un module de formation en drapage et finition pour les matériaux composites. Le drapage est la technique de positionnement des plis de renfort dans le moule conformément aux directives du bureau d’étude, avant la stratification. La finition et la maintenance des moules sont indispensables pour garantir d’obtenir un bateau irréprochable. Les titulaires d’un Bac Pro Plastiques et Composites nécessitent un complément de formation dans ces domaines qui ne sont abordés que très rapidement dans leur référentiel.

drapage Bali 4.8
reprise sur un moule

le descriptif du module de formation est disponible ici:

Mais aussi un module en menuiserie marine avec la découpe des panneaux et l’assemblage à bord mettant en œuvre les différents types de bois ou le Corian utilisés par les constructeurs. Les bateaux de plaisance en composites contiennent de nombreuse pièces en bois: cloisons, meubles, planchers. mais aussi des pièces en Corian pour la réalisation des plans de travail de la cuisine ou des salles de bains. Une formation complémentaire à un Bac Pro Technicien Menuisier Agenceur facilitera grandement l’insertion professionnelle de ces menuisiers dans la filière nautique qui recherche ce profil.

Le descriptif du module est disponible ici:

En maintenance nautique, des besoins concernent l’hydraulique qui se généralise sur les grandes unités: enrouleurs, pataras, plateformes d’annexe ou système de barre. C’est un nouveau champ d’action qui s’ouvre au déjà très polyvalents agent de maintenance nautique. Les organismes de formation doivent proposer des solutions en formation initiale ou en formation continue pour sécuriser l’emploi, renforcer l’employabilité et soutenir l’activité économique de la filière nautique.

plateforme Tenderlift

Les 12 Campus des Métiers et des Qualifications de la région Occitanie ont mis en place une tournée régionale d’information sur les métiers en tension sur les territoires et sur les formations associées. De février à avril 2021, des Pyrénées Orientales aux hautes Pyrénées en passant par l’Aude ou le Gers, c’est une succession de dates où les campus se sont regroupés en fonction des besoins de chaque territoire.

calendrier de la tournée

Comment fonctionne un salon virtuel?

Chaque campus est présent sur la plateforme numérique via un stand virtuel. Le stand du nauti campus, comme les autres propose un tchat et directe tout au long de la journée, de courtes vidéos métiers, des documents téléchargeables et des liens vers des sites permettant d’aller plus loin.

Depuis le hall d’accueil du salon virtuel, chaque visiteur peut se rendre sur l’un des 12 stands virtuels des 12 campus d’Occitanie; consulter les vidéos des tables rondes, les vidéos 2D et 3D ou les documents téléchargeables.

Quel est le programme de chaque étape?

Chaque étape comporte deux volets, deux « cibles »: les scolaires et les demandeurs d’emploi.

Les campus participant à une étape donnée correspondent aux filières qui recrutent sur le territoire concerné. La première étape, qui s’est déroulée à Perpignan rassemblait les campus du Transport Logistique et du Commerce de Gros; du Nautisme; de la Gastronomie de l’Hôtellerie et du Tourisme; et du Design et des industries Créatives.

Le public scolaire

Le matin l’information sur les métiers liés à ces 4 filières était destinée aux publics scolaires: les collégiens et les lycéens des Pyrénées Orientales en priorité. Cependant, l’étape étant un salon virtuel, elle est accessible à tous via la plateforme numérique mise en place par le Rectorat de la région académique Occitanie.

L’ensemble des collèges, des lycées, des centres d’information et d’orientation ou des missions locales ont été sollicitées pour s’inscrire et poser des questions sur les stands des campus ou lors des tables rondes avec des professionnels.

Pour se connecter à n’importe laquelle des étapes et pour avoir accès aux contenus numériques, voici un tuto:

L’objectif de cette étape était de proposer des témoignages de professionnels allant à contre pied des idées reçues, notamment avec la première table ronde:

ELLES nous racontent leur parcours : des parcours inspirants. Chacune des intervenantes a présenté son métier et son parcours de femme dans un contexte trop souvent perçu comme masculin à l’image de la production industrielle ou le transport logistique. Cette table ronde animée par Martine ARINO, a permis un échange avec Patricia RUIZ (présidente du groupe de transport RUIZ), Coralie VUILLEMIN (chef de projet digital chez AFFICIONADO), Sandrine CORTEZ (chef de cuisine) ou Olivia TUMSON( responsable qualité WINDELO).

Innovation et métiers d’avenir

Une seconde table ronde s’est déroulée en fin de matinée, animée par l’incube de l’université de perpignan.

Présentation du rôle d’un incubateur dans l’accompagnement des innovations et la création des métiers d’avenir.

Le public demandeur d’emploi

L’après-midi est destinée aux demandeurs d’emploi et aux adultes en reconversion professionnelle avec la participation des services locaux de Pôle Emploi. Là encore l’étape est accessible en numérique via la plateforme du Rectorat. Les demandeurs d’emploi avaient la possibilité de se connecter collectivement en agence avec un conseillé ou de façon individuelle.

De nombreuses questions sur le tchat concernant les formations pour adulte disponibles et les parcours individuels envisageables.

Cette troisième table ronde Recrutement et compétences, animée par Yves N’GOMA directeur d’agence pôle emploi présente les dernières tendances en manière de recrutement.

Sur le territoire des Pyrénées Orientales, quelles sont les compétences recherchées et les métiers qui recrutent?

Quelles sont les étapes où sera présent le Nauti Campus?

Le Nauti campus sera présent à chaque fois que sur le territoire visé des besoins de recrutement et de formation s’expriment. Le nautisme en Occitanie étant maritime et fluvial, les territoires concernés se situent sur la façade maritime et le long des voies navigables. C’est le cas sur 5 étapes: #66 PERPIGNAN, #34 MONTPELLIER, #30 NIMES, #11 CARCASSONNE et #31 TOULOUSE

Sur chaque étape des professionnels participent aux tables rondes à destination des scolaires puis des demandeurs d’emploi. Sur chaque territoire l’objectif reste de mettre en lumière les formations d’avenir et les secteurs qui recrutent en s’appuyant sur des témoignages.

tournage dans les ateliers de maintenance

Olivia TUMSON chantier WINDELO

Dans le cadre des formations du nauti campus à la maintenance nautique, la lutte contre la colonisation des carènes immergées est largement abordée. Les jeunes en CAP Réparation des Embarcations de Plaisance ou en Bac Pro Maintenance Nautique comme les adultes en Titre Pro Réparateur en Marine de Plaisance apprennent tous à mener un carénage et à conseiller le plaisancier sur le produit le mieux adapté à son type de navigation et de bateau. Comment les sensibiliser aux solutions innovantes plus respectueuses de l’environnement que les traditionnels antifouling contenant des biocides?

Traditionnellement les plaisanciers sont obligés de sortir tous les ans le bateau de l’eau afin d’éliminer les salissures (fouling) et de poser une peinture antifouling à base de biocides. Tout composé biocide est par définition mortel pour les organismes vivants animaux ou végétaux du milieu marin.

Quelles solutions pour limiter la colonisation des carènes?

Il existe plusieurs produits ou procédés alternatifs aux peintures antifouling traditionnelles: des brosses, des bâches de protection, des générateurs d’ultrasons ou des diodes émettant des UV.

brosse Lulu

bâche parefouling

émetteur ultrasons

brosse à rouleaux

diodes UV

Mais d’autres pistes sont étudiées pour réduire l’impact environnemental de cette lutte contre le fouling qui ralentit les bateaux, pénalise leur manœuvrabilité et augmente la consommation de carburant. Les fabricants de peinture sont limités par le nombre fortement décroissant des molécules biocides autorisées et se tournent vers des additifs cuivrés ou siliconés sensés avoir une durée d’efficacité rallongée à plusieurs années.

L’antifouling Coppercoat, par exemple, contient une forte densité de poudre de cuivre contenue dans une résine époxy. L’efficacité annoncée par le fabricant est de 10 ans!

l’antifouling hempel silic one constitue une fine couche d’hydrogel, à base de silicone, qui doit empêcher la fixation des organismes marins sur la carène et les hélices. La durée de vie annoncée sur le coque est 2 années.

Antifouling traditionnel
antifouling cuivré

Une autre technique consiste à poser un « moquette à poils en nylon » sur la carène pour empêcher la colonisation par les organismes marins: c’est la solution Finsulate. Les « poils » de revêtement mimant la protection des épines d’oursins vis à vis du fouling.

Que penser de toutes ces solutions?

Une étude très complète sur le sujet a été menée en 2018 par finistère 360° en mer d’Iroise: antifouling et environnement où en sommes nous?. Les différents procédés ont été testé qualitativement et quantitativement pendant 2 ans en condition réelles sur plusieurs type de bateaux de plaisance.

Un reportage du magazine bateaux.com, paru en 2018, est lui aussi très complet sur le sujet: L’antifouling ? Les solutions alternatives comparées.

Cette vidéo de la Uship Académie est elle aussi très complète pour comprendre les différentes possibilités qui s’offrent aujourd’hui aux plaisanciers pour lutter contre le fouling.

Que disent ces tests?

Toutes ces techniques ont été testées sur 2 années dans différents ports et sur différents types de carènes. Des voiliers, des vedettes, de bateaux qui sortent beaucoup et d’autres moins, etc.

Les méthodes mécaniques: le brossage

Le moyen le plus simple et le plus économique c’est la brosse Lulu ! Elle impose une séance de nettoyage 2 à 3 fois par mois, il est difficile de bien passer partout malgré sa forme incurvée et surtout elle est conçue pour être utilisée en complément d’une peinture antifouling traditionnelle. les résidus vont alors tomber au fond du port ce qui n’est pas vraiment en accord avec les objectifs environnementaux initiaux…

La société bio-océan a installé à Lorient et à Granville des station de lavage avec des brosses rotatives adaptées aux différentes carènes. Légèrement en appui sur les brosses, la coque est nettoyée après une quinzaine de minutes. Une jupe textile récupère les déchets qui, notons-le, ne sont pas polluants. En effet, la coque est exempte d’antifouling et seuls des déchets organiques sont détachés. Mais l’efficacité de la méthode implique des lavages fréquents et le coût annuel reste à minima comparable au carénage classique sans parler du problème des anodes qui imposent une manutention traditionnelle.

La bâche parefouling

La société nautic innovation propose une bâche qui enveloppe la carène du bateau. Cette technique impose une manipulation avant et après chaque sortie en mer et concentre les odeurs de décomposition du fouling. Elle n’est pas compatible avec les bateaux qui échouent à chaque marée. L’efficacité dépend de l’espace laissé entre la bâche et la coque qui doit être le plus petit possible.

Les peinture avec additifs: cuivre ou silicone

Les sociétés Coppercoat ou M300 proposent des résine époxy chargée en poudre de cuivre. Le premier problème c’est que le cuivre est justement un biocide. Les contraintes d’application sont fortes: 3 couches, temps de séchage long, hydrométrie. Il faut faire appel à un professionnel pour une pose dans les règles de l’art. L’efficacité annoncée sur 5 ans ne dispense pas d’un nettoyage régulier pour que le cuivre reste actif. Les résultats des tests sont mitigés.

La société Hempel propose par exemple un produit permettant un nettoyage facile à l’éponge puisque contenant du silicone. Le silicone reste un revêtement persistant, non biodégradable à court terme. La coque nécessite d’être poncée jusqu’au gelcoat lors de la 1ère application et plusieurs couches de peintures sont nécessaires (primaire + peinture au silicone). La peinture au silicone doit être intégralement retirée pour revenir à un antifouling classique. Cela semble fonctionner, surtout sur les bateaux rapides qui naviguent beaucoup, mais là encore un nettoyage intersaison est indispensable.

Les générateurs d’ultrasons

La solution électroclean de chez Navicom repose sur l’idée que les ultrasons permettant de désinfecter du matériel médical par exemple, vont empêcher les colonies bactériennes de se développer sur la coque et donc bloquer la venue d’organismes plus gros. A la lumière des tests, cela fonctionne correctement sur des coques en alu mais pas sur des coque en polyester. L’efficacité n’a pas été démontrée sur trois des quatre bateaux en tests. Les algues et parfois les espèces encroûtantes se sont progressivement développées.

Les diodes à lumière Ultra Violette

Le groupe néerlandais Akzo Nobel étudie une solution innovante qui consiste à remplacer l’antifouling traditionnel par un film intégrant des diodes émettant de la lumière dans le spectre ultraviolet. L’utilisation des lampes à UV est bien connue pour la stérilisation de matériel dans les milieux industriels et sanitaires. Cette solution n’a pas été testée dans les études précitées.

Les films autocollants

La société uniflow propose un film adhésif recouvert de silicone. Sa surface lisse permet d’éliminer le fouling lors de la navigation et limite le développement du fouling sur la carène. Les adhésifs doivent être posés par du personnel qualifié pour éviter que les joints entre les adhésifs ne soient colonisés par le fouling . Le problème du silicone non biodégradable reste entier; ce n’est pas adapté aux bateaux lents ou statiques.

Le film adhésif Finsulate ressemble à un moquette avec plusieurs tailles de « poils » qui sont sensés lutter contre l’implantation du fouling et se nettoyer lors des navigations ou par brossage. Là aussi la qualité de la pose semble déterminante pour l’efficacité et des témoignages négatifs circulent sur le net.

Les jeunes en Terminale Bac Pro Maintenance Nautique du lycée Rosa Luxemburg de Canet participent cette année à une expérimentation de ce film sur le semi-rigide qui est utilisé pour la sécurité des cours de voile en EPS ou pour les permis bateau.

Les tests menés par les élèves du lycée des métiers du nautisme

Ces tests menés entre Janvier et Juillet 2021 comportent deux volets: des plaques immergées dans le port et un test grandeur nature sur le semi-rigide du lycée. Sur le semi-rigide: la moitié avant de la carène est recouverte d’un antifouling traditionnel à matrice dure alors que la partie arrière est recouverte du film Finsulate speedgrade à poil court.

La carène doit d’abord être soigneusement nettoyée pour appliquer un primaire époxy d’accroche avant de poser le film adhésif. Le test porte aussi sur la partie pneumatique immergée afin d’observer le comportement du film sur partie souple de la carène.

retour au gel coat
préparation avant primaire époxy
le film de sera posé qu’ensuite

Le bateau est à flot au port de Canet et sera sorti quelques instants avant chaque vacance scolaire afin d’évaluer quantitativement la colonisation de la carène.

antifouling classique à l’avant
finsulate à l’arrière
la carène prête pour le test grandeur nature

Parallèlement à la préparation de la carène du semi-rigide du lycée pour le test Hempel matrice dure VS Finsulate speedgrade, les élèves préparent des plaques de test en fibre de verre et résine époxy afin de comparer les différentes solutions.

Les élèves vont immerger ces plaques test en différents endroits du port de Canet avec l’accord de la société Sillages exploitante du port de plaisance . Ces plaques seront photographiées et expertisées à intervalles réguliers afin de comparer l’implantation du fouling. A chaque fois il y a 4 plaques: une plaque vierge, une avec de l’antifouling traditionnel, une avec du finsulate à poil court et une avec du poil long.

détourage des plaques

collage du film sur une plaque test
immersion des plaques dans le port

Reste à suivre régulièrement la colonisation des plaques et de la carène au cours des mois à venir en comparant les différentes solutions.

Depuis plusieurs années maintenant la production des bateaux de plaisance s’appuie sur des outils industriels modernes qui permettent de sécuriser l’activité pour les employés, d’accroitre la productivité et de s’adapter plus rapidement aux évolutions du marché ou à la demande des clients. Produire en toute sécurité plus vite et mieux pour répondre aux exigences d’un marché mondial en expansion!

Comment sont conçus et modélisés les bateaux de plaisance de demain?

Les ingénieurs du bureau d’étude élaborent un modèle numérique de chaque navire et la proximité avec la ligne de production leur permet de valider et de corriger le cas échéant les plans des aménagements. Cela permet d’optimiser l’ergonomie et l’habitabilité des nouveaux bateaux et sert pour toutes les étapes de la production. La maquette numérique est ensuite ventilée aux différents services de la ligne de production afin d’optimiser les différentes étapes de la construction: menuiserie, pose d’équipements, câblage, plomberie, électronique, etc.

Le chantier français Bénéteau, leader mondial de la plaisance est à la pointe dans ce domaine mais les autres chantiers appliquent les mêmes méthodes et recherchent les mêmes compétences chez leurs employés. Le nauti campus centralise ces offres d’emploi des grands chantiers de la filière nautique, en Occitanie ce sont les chantiers Outremer, Gunboat, Catana, Bali ou Windelo qui recherchent des dessinateurs, des architectes nautiques et des ingénieurs en matériaux, électronique ou autres.

Lorsqu’un client demande une option spécifique qui nécessite une adaptation des aménagements, c’est encore les ingénieurs du bureau d’étude qui, à partir de la maquette numérique, valide la faisabilité technique du projet. Par exemple un projet d’installation d’un compresseur de plongée et d’un rac à bouteilles d’air comprimé passe nécessairement par une étude de structure et de répartition des masses sur le modèle numérique pour être validé.

Le numérique permet donc de relever le défis du sur mesure qui caractérise l’industrie nautique.

Comment les chantiers innovent dans la relation client?

L’industrie nautique est un secteur d’excellence capable de proposer des solutions personnalisées à une clientèle toujours plus exigeante.

Des visites de l’usine de production par les clients

Pour relever ce défis, les chantiers ouvrent de plus en plus souvent leurs portes et accueillent directement les clients sur la ligne de production pendant la construction de leur propre bateau de plaisance. L’objectif étant de faire connaître le savoir faire du constructeur et d’optimiser la connaissance du bateau par le client. Cette meilleur connaissance étant un atout primordial de sécurité et de sérénité pour ces plaisanciers qui vont parfois parcourir les océans.

En terme de formation, ce nouveau type de service proposé aux clients crée un besoin de former et de recruter des cadres commerciaux et techniques polyvalents ayant une parfaite maîtrise du bateau et de la navigation de plaisance. Ce type de formation est proposé en BTS TC option Nautisme ou en licence pro nautisme et métiers de la plaisance à Cannes.

Le chantier Jeanneau reçoit par exemple des clients sur la ligne de production, directement à l’usine.

Des visites et des salons nautiques virtuels

Dans le contexte sanitaire actuel les constructeurs s’appuient sur les salon virtuels puisque la majorité des salons nautiques ont été annulés à travers toute l’Europe en 2020-2021. Cela fait aussi appel à de nouveaux outils numériques avec des stands virtuels, des visites 360° virtuelle et un contact client dématérialisé.

La fédération des Industries Nautiques (F.I.N) est en train de mettre en place un salon nautique de Paris virtuel pour le printemps 2021: le virtual nautic.

Les professionnels du nautisme pourront les 12 et 13 mars prochain mettre en avant virtuellement leurs productions

Le chantier Catana à Canet, propose des visites virtuelles disponibles en ligne pour l’ensemble de sa gamme Bali. Le commercial présente les caractéristiques du bateau comme il le fait habituellement sur un salon nautique traditionnel en présence des clients.

Le chantier Outremer ou le chantier Gunboat du groupe Grand Large Yachting, à La Grande Motte adoptent le même type de support de communication. Chaque modèle est présenté en détail et l’on évoque les options et personnalisations disponibles pour les clients. Des images de qualité sous tous les angles complétées par des vidéos de visites virtuelles animées par un commercial.

Quels sont les nouveaux outils numériques de contrôle qualité?

L’industrie nautique est en pleine expansion et chaque constructeur voit sa production augmenter avec son carnet de commande. Cependant, la clientèle fait preuve d’un très haut niveau d’exigence en terme de qualité sur ces produits de luxe et de haute technologie que sont les bateaux de plaisance d’aujourd’hui.

Avant la livraison au client il y a aussi une phase de test de l’ensemble des équipements et des éléments du bateau accompagnée d’un contrôle des finitions notamment.

Les indicateurs de qualité portent sur des éléments qualitatifs : brillance des œuvres mortes, sensation d’espace ou accessibilité par exemple. Mais ce sont aussi des éléments quantitatifs: jeux entre les pièces, masse des éléments, capacité du parc batterie, etc.

De plus en plus ces contrôles qualité font appel à des outils et des procédures numériques afin de gagner du temps et de faciliter la communication interne, le stockage ou l’exploitation de ces données.

Là encore c’est donc de nouveaux métiers et de nouvelles compétences qui font leur entrée dans l’industrie nautique. Le nautisme avait jusqu’à présent surtout recruté des ouvriers et des employés, c’est à dire à des niveaux de qualification inférieurs ou égaux au bac mais l’évolution est en marche. La filière et son industrialisation ont des besoins grandissant sur des niveaux de qualification de plus en plus élevés: responsables qualité, approvisionneurs, chef de projet, etc.

Optimiser la productivité d’un procédé industriel passe par les outils numériques en nautisme comme dans d’autres filières industrielles.

Quels sont les nouveaux outils numériques de maintenance?

La construction d’un bateau de plaisance implique l’assemblage de plusieurs milliers de pièces en respectant des procédures très précises et très rigoureuses. la maîtrise des coûts et des temps dans le processus de production nécessite le recours à des nouveaux outils numériques pour structurer la charge de travail des équipes et leur approvisionnement en pièces.

L’augmentation de la taille des usines de production de l’industrie nautique va de paire avec le recrutement de cadres et le déploiements d’outils permettant une analyse partagée de la production en temps réel.

Ce type d’outil permet de replanifier des interventions impossibles à mettre en œuvre tout de suite ou de coordonner les équipes de menuisiers, de plombiers ou d’électriciens.

En quoi consiste ce concours?

Afin de promouvoir les métiers et les formations de la filière nautique auprès des collégiens, le Nauti Campus propose aux classes de technologie de 6 collèges de participer à un concours de modélisation d’une situation technique courante en nautisme. il s’agit de modéliser la production d’énergie électrique sur un bateau de plaisance à partir d’énergies renouvelables: le vent, le soleil ou l’eau.

Le nautisme et la plaisance c’est aller sur l’eau pour le plaisir de profiter d’un espace de nature et de liberté mais cela doit se faire en respectant l’écosystème marin pour le préserver. C’est pourquoi la production d’énergie électrique, gage d’autonomie sur les bateaux de plaisance, se fait avant tout à partir des énergies renouvelables fournies par le vent, le soleil ou le défilement de l’eau sou la coque en navigation.

Chaque classe de collège réalise une maquette d’un voilier alimenté électriquement par une éolienne et un panneau solaire ainsi que son sac de transport. Pour aider les collégiens des kits sont réalisés et mis à disposition par les lycéens des sections professionnelles mécanique, plasturgie et sellerie nautique.

Quels sont les objectifs de ce concours?

Dans le cadre du programme de technologie en collège, les jeunes doivent étudier et modéliser des situations techniques de la vie courante. La modélisation d’une production d’énergie électrique respectueuse de l’environnement rentre donc exactement dans ce cadre scolaire.

Ce concours est parallèlement l’occasion de créer un espace d’échange entre les collégiens et les lycéens afin de faire découvrir les formations professionnelles aux uns et de valoriser les apprentissages des autres. Cela donne du sens à l’orientation et permet d’inciter les collégiens à se tourner vers les filières professionnelles qui recrutent.

Cette modélisation d’un objet réel permet aux collégiens de découvrir les nombreux équipements d’un bateau de plaisance et l’ensemble des métiers qui constituent la filière nautique. Les métiers de la conception, des matériaux composites, du bois, de l’électricité, de la sellerie, etc.

Qu’ont fourni et fabriqué les lycéens des sections professionnelles?

Afin d’accompagner les collégiens dans la modélisation et de valoriser les compétences acquises par les lycéens professionnels, ces derniers fournissent un kit composite et un kit de transport de la maquette.

Le kit composite

Les élèves en Bac Pro Plastiques et Composites fabriquent une coque et un pont de bateau d’environ 50cm sur 20cm en stratification au contact ou en infusion afin de mettre en évidence les différences de ces deux techniques (poids, aspect, propriétés mécaniques).

Les collégiens vont s’occuper des finitions et de la décoration de la coque et du pont, réaliser l’assemblage et poser un mât en bois. Certains collégiens ont proposé de créer un quai pour mettre le bateau en situation.

Le Kit de transport

Les élèves en Bac Pro Sellerie garnissage préparent les éléments d’un sac de transport pour la maquette et peuvent réaliser des petites voiles si les collégiens en font la demande. Lors de la venue des collégiens dans l’atelier sellerie du lycée, ils aideront les collégiens à poser des œillets sur les sacs.

Les collégiens vont calculer et positionner l’emplacement des différents œillets avant de venir au lycée les installer sur les sacs. ils assemblerons ensuite les deux parties du sac avec un bout en transfilage et réaliseront un nœud gansé dans la partie supérieure.

Pour apprendre à faire ce nœud marin et bien d’autres:

Quels sont les éléments d’inspiration pour les candidats?

les classes de technologie volontaires sont des classes de 4° et 3°, elles ont toutes reçu les éléments de base du kit: une coque, un pont et les deux parties du kit de transport.

Tous ces collégiens ont fait une visite virtuelle d’un catamaran de plaisance afin de visualiser la richesse des équipements d’un bateau moderne fabriqué tout près de chez eux.

Nous avons échangé sur les moyens de production d’énergie embarqués comme les panneaux solaires, les éoliennes silentwind, les hydrogénérateur Watt&Sea ou les piles à combustible EFOY.

Ces discussions sur la filière nautique et les bateaux de plaisance en particulier ont été l’occasion de découvrir les métiers du nautisme. Cela a donné lieu à des questions sur l’orientation après le collège qui préoccupe beaucoup ces jeunes.

le campus des métiers du nautisme Occitanie a ouvert une formation inédite au lycée des métiers du nautisme de Canet en Roussillon. A la suite d’une enquête menée en Juin dernier auprès des professionnels régionaux du secteur de la voilerie et de la sellerie, le campus a identifié un certain nombre de compétences recherchées qui ne figurent pas dans les référentiels des diplômes existants: CAP sellerie générale, Bac Pro sellerie garnissage notamment. Pour faciliter l’insertion professionnelle des jeunes diplômés et pour accompagner le développement économique en favorisant le recrutement, Une formation complémentaire en voilerie et sellerie nautique a été crée.

Quel est le contexte économique?

La mise œuvre des matériaux souples en nautisme recouvre deux activités distinctes : la sellerie nautique et la voilerie. la région Occitanie accueil une trentaine d’entreprises de ce type. La sellerie nautique c’est la fabrication sur mesure de protections solaires (taud, bimini, capote, lazy bag) et la sellerie garnissage (assises, bains de soleil). La voilerie c’est la fabrication et l’entretien des voiles et de leurs composants. 40% des entreprises du secteur déclarent chercher à recruter. Ces petites structure ont peu de temps à consacrer à la formation interne et 36% d’entre elles connaissent un turn over important des employés qui partent souvent créer leur propre structure.

Actuellement l’offre de formation initiale se limite à la sellerie avec le CAP Sellerie Générale et le Bac Pro Métiers du Cuir Option Sellerie Garnissage. La formation continue propose le CQP ouvrier voilier porté par la Fédération des Industries Nautiques (FIN), donc à ce jour les jeunes et la formation initiale était en marge de ce type de formation. En Occitanie il y a une trentaine d’entreprises qui pratiquent la double activité de sellerie nautique et de voilerie.

Elles font toutes part de difficultés à recruter un personnel qualifié et se déclarent entravées dans leur développement.

Quelle est l’activité de ses professionnels exactement?

Une majorité des entreprises du secteur pratiquent la double activité sellerie et voilerie: 72%. Cette polyvalence permet de gommer les effets de saisonnalité et d’étendre l’activité parfois au-delà du stricte secteur nautique. La voilerie connaît une forte activité au printemps puis un rebond en Septembre mais la sellerie nautique permet de remplir les carnets de commande de manière plus uniforme même si l’hiver reste une période de moindre activité. Seules 16% des entreprises rencontrées comportent plus de 5 employés: Delta Voiles, Vega Voiles, Clipper Voiles, La Voilerie BLR, Epure, pour ne citer que les principaux. C’est donc un tissu économique de Très Petites Entreprises au savoir faire artisanal. L’expertise de ces petites structures est grande et le travail relève quasi en permanence du sur mesure pour s’adapter à chaque bateau et à chaque programme de navigation.

Le montage et la réparation des voiles

En voilerie l’activité est largement axée sur la réparation et l’entretien des voiles. La conception et la fabrication restant l’apanage de quelques-uns ayant le savoir faire et la surface de travail appropriée.  D’autre part, la fabrication des voiles concerne à 75% les voiles de croisière puisque l’activité de régate est peu dynamique sur notre littoral. La voilerie exige un plancher de grande surface (jusqu’à 1400 m² chez Vega Voiles) pour des voiles dont la taille augmente avec celle des bateaux de plaisance. C’est une difficulté pour ces entreprises confrontées au prix du m² sur le littoral. D’autre part le poids de ces voiles pose des problèmes de manutention qui imposent une réflexion globale sur l’ergonomie des postes de travail.

L’activité gréement, qui concerne 44% de ces voileries, implique des compétences complémentaires de matelotage, sertissage et une solide expérience pratique de la voile. Cependant des entreprises emblématique du secteur recrutent: 1 chez atelier gréement à Canet et 2 chez Agréement à Port Camargue.

Dans notre région, les voileries qui se positionnent sur la glisse (Wind surf et Kite surf) représentent actuellement 12% du secteur. Elles sont portées par des passionnés pratiquants l’activité mais soumis à une forte saisonnalité et dépendants de la météo. Cela pèse fortement sur les recrutements dans ce secteur.

La sellerie nautique

En sellerie nautique la fabrication des tauds, biminis, capotes ou lazy bags fait appel à des techniques spécifiques peut enseignées en sellerie générale. Les matériaux (textiles extérieurs et films PVC transparents) sont mis en œuvre de façon personnalisée en fonction du programme de navigation et du budget. La prise de côte précise et rapide est essentielle si l’on veut limiter les allers-retours entre l’atelier et le bateau. Certains services innovants comme la broderie personnalisée qui pourraient être proposés à des plaisanciers de plus en plus « haut de gamme », ne sont pas encore disponibles faute de main d’œuvre qualifiée. Cependant 24% de ces entrepreneurs souhaiteraient pouvoir proposer ce service à leurs clients.  De la même manière, faute de capacité à se développer, ces entreprises locales ne vont pas chercher le marché des flottes de navigation fluviale au profit de grands groupes internationaux.

Quels sont les compétences attendues par les entreprises?

La première attente formulée, comme dans d’autres activités liées au nautisme, portent sur le savoir être et l’engagement avec une clientèle exigeante et des périodes de forte activité notamment en avant saison. La seconde attente porte sur une expérience ou une pratique nautique. Les contenus de formation attendus ne sont pas toujours les mêmes en sellerie et en voilerie :

En sellerie nautique :

En voilerie :

Comment est organisée ce module de formation complémentaire?

la durée de formation est de 12 semaines dont 4 en entreprise, soit 220h de cours en centre de formation et 140h en entreprise. Les jeunes en formation sont accompagnés pour solliciter en priorité les entreprises qui sont en phase de recrutement: BLR Voilerie à Leucate ou Ettore Voilerie à Port Camargue par exemple. Cette formation s’adresse aux jeunes titulaires d’un Bac Pro Sellerie ou éventuellement d’un CAP Sellerie. Les huit semaines de formation en centre sont bâties autour de deux axes : la sellerie nautique et la voilerie.

1ère Axe : La Sellerie Nautique (5 semaines) :

Les matériaux spécifiques, les techniques et l’accastillage associées/La prise de gabarit/ la conception, la fabrication et la maintenance des tauds, biminis, capotes, cagnards et lasy bag.

2ème Axe  : La Voilerie (3 semaines):

Les matériaux spécifiques et la culture nautique associées (vocabulaire et technique)/Maintenance et petites réparations sur les voiles (bande UV, bordages, renforts, pose d’accastillage)/L’assemblage des laizes et des renforts en accord avec la gamme de montage/ Le piquage spécifique « zig-zag » devant être mis en pratique avec les voileries partenaires à l’occasion des périodes en entreprise.

Quelle suite à donner à cette première?

Le format actuel sur 3 mois de formation est court par rapport à l’étendue des compétences attendues par les entreprises. Le recrutement a été compliqué par le faible délai entre l’enquête et l’ouverture. Pour toutes ces raisons, le campus porte un projet plus ambitieux d’une FCIL sur une année scolaire avec plusieurs périodes en entreprise.

Les conclusions de l’enquête auprès des professionnels en Occitanie recoupant les besoins identifiés sur la côte atlantique par le campus du nautisme des Pays de Loire ainsi que ceux identifiés par l’équipe du lycée Roz Glas de Quimperlé, nous devons ensemble apporter une réponse en terme de formation à ce secteur économique en tension.