Pour un nautisme performant et durable

Nautisme - 08.11.24

Dans le cadre des rencontres BtoSea du salon du littoral 2024, sous l’égide de l’agence de développement économique AD’OCC de la Région Occitanie, se sont tenus des échanges très riches entre les bureaux d’étude et laboratoires de recherche.

Les industriels ont présentés les technologies employées aujourd’hui et les évolutions de demain pour concevoir des bateaux performants et durables. A la suite, les universitaires ont présentés les axes de recherches en cours et leurs expertises. Une occasion unique de mettre en place des échanges concrets sur des thématiques d’actualité permettant de stimuler l’innovation pour relever les défis technologiques et écologiques.

Quels défis pour les chantiers?

Aujourd’hui 80% du coût carbone d’un bateau de plaisance est issu de son moteur thermique et seulement 20% pour la construction et la déconstruction. Maxime BREUZIN, ingénieur de recherche innovation et durabilité chez Grand Large Yachting, indique que les catamarans de grand voyage passent 95% du temps au mouillage et sans solutions innovantes, sont obligés de produire leur électricité avec le moteur thermique. Ce qui est une aberration écologique. Il est donc indispensable que les bureaux d’étude conçoivent des bateaux durables adaptés aux usages des plaisanciers.

Le responsable du BE de WINDELO, Sébastien COCHAIS, est lui aussi intervenu pour présenté les spécificités de ces catamarans de grande croisière axés sur une clientèle de propriétaires. ces bateaux proposent le confort d’une maison, la mobilité d’un véhicule et sont adaptés à des conditions d’utilisation sévères (vibrations, oxydations, contraintes mécaniques…).

Ce qui ressort de leurs présentations c’est que concevoir un catamaran de plaisance performant et durable implique plusieurs axes de travail: faire léger, travailler sur la propulsion, gérer l’énergie à bord, développer des éléments de confort compatibles avec les enjeux environnementaux.

Construire léger en composites pour favoriser la propulsion vélique. Utiliser des matériaux plus durables lors de la construction et plus faciles à recycler en fin de vie, c’est l’éco-conception. Se tourner vers des propulsions décarbonées. Mieux gérer l’énergie électrique à bord. Répondre aux standards de confort attendus par les clients en respectant un devis de poids strict.

Autant d’innovations qui impliquent une synergie avec les recherches universitaires. Les « petites séries » des chantiers permettent une grande agilité pour faire de ces bateaux des laboratoires d’innovation!

Quels axes de recherche pour les laboratoires universitaires?

De nombreux universitaires étaient présent pour présenter de manière synthétique les axes de recherche de leurs laboratoires respectifs.

Patrick IENNY, professeur à IMT Mines Ales et au LMGC de l’université de Montpellier a mis en avant les travaux sur l’éco-conception avec des matériaux plus durables et ou recyclés.

Il a travaillé pour WINDELO sur la fibre de basalte comme renfort durable et les mousses PET recyclées dans les sandwichs à la place du conventionnel PVC.

Sylvain CAILLOL, directeur de recherche à l’ICGM de Montpellier a présenté les travaux en chimie sur les résines biosourcées, l’évolution vers des molécules moins dangereuses pour la santé ainsi que les perspectives de recyclage des composites en fin de vie.

Les procédés de séparation des composés (matrice et renfort) en fin de vie des matériaux composites sont primordiaux sur la validité du recyclage.

Maher BAILI, Maître de conférence au LGP de l’université de Tarbes nous a parlé d’impression 3D métallique, des interactions entre matériaux lors des frictions entre pièces et bien entendu des problématiques liées à l’état de surface.

La fabrication additive est répandue dans l’aéronautique mais peut aussi proposer des solutions innovantes en nautisme.

Loïc DARIDON, enseignant chercheur à l’université de Montpellier rattaché au LMGC a présenté les formidables avantages de la simulation numérique pour accompagner les stratégies d’innovation.

La conception d’un jumeau numérique permet d’étudier qualitativement et quantitativement les interactions entre structure et fluide. C’est déterminant sur les performances d’un bateau!

En Région Occitanie et toujours au sein du Nauti Campus Occitanie, il existe d’autres organismes de recherche qui produisent des travaux sur des thématiques en lien avec la filière nautique. Le laboratoire PROMES de l’université de Perpignan ou encore le CRITT Mécanique et Composites de l’université de Toulouse qui étaient présent lors des ces rencontres BtoSea.

Une synergie universités-entreprises qui nourri le contrat de filière

Le contrat de filière des industries et des services nautiques signé au printemps 2024 vise à mettre en place, via son axe 1, une filière nautique innovante et responsable en Occitanie. Ces rencontres orchestrées par l’agence AD’OCC sont donc fondamentales pour favoriser l’émergence d’une plaisance durable en Occitanie. Sophie COUSIN de la Fédération des Industries Nautiques (F I N) a d’ailleurs ouvert ces échanges par une présentation des objectifs du contrat de filière:

  • La transition environnementale: une filière nautique innovante et responsable
  • Emploi et Formation: rejoignez l’équipe!
  • Attractivité territoriale et développement de la filière en Occitanie